Lee Sang-hoon, président de Samsung, condamné à 18 mois de prison pour « sabotage syndical »

Benjamin Cabiron
Publié le 17 décembre 2019 à 15h34
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Le tribunal du district central de Séoul vient tout juste d'établir une peine d'un an et demi de prison à l'encontre du président du conseil d'administration de Samsung Electronics Co Ltd, Lee Sang-hoon, pour sabotage d'activités syndicales légitimes.

Le système judiciaire sud-coréen continue d'asséner des sanctions aux hommes d'affaires aux activités frauduleuses, et n'hésite pas à s'en prendre au géant Samsung. La semaine passée, Kang Kyung-hoon, vice-président avait écopé de 16 mois d'emprisonnement.

Une recrudescence des arrestations

32 personnes ont été accusées dans cette affaire, qui touche des employés de Samsung, des fournisseurs ou encore des salariés lié à la gestion du personnel. Au total, Lee Sang-hoon et 25 autres individus ont été inculpés pour « sabotage syndical ».

Il leur est notamment reproché d'avoir employé plusieurs tactiques pour décourager l'activité syndicale : menace d'amputation sur les salaires ou encore fermeture d'entreprises appartenant à des sous-traitants favorables à ces syndicats. Ce travail de sape était particulièrement important au sein du service clientèle, lorsque Lee exerçait au poste de directeur financier.

Plusieurs autres techniques ont été évoquées durant le jugement, toutes destinées à faire plier les syndiqués. Utilisation d'informations sensibles sur des membres de l'entreprise, report multiple de négociations entre la direction et les salariés... Selon le jury, il y a « d'innombrables documents » qui prouvent ces « tactiques », ici qualifiées de « crimes ».

L'impact sur Samsung ?

Le risque encouru est davantage associé à la réputation de la firme coréenne : en deux semaines, deux membres du conglomérat ont été directement incriminés, pour des peines allant au-delà d'une année. Il y a sept jours, cela concernait également le sabotage d'une activité syndicale, cette fois-ci à Everland (un parc d'attractions géré par l'entreprise).

Samsung ne souhaite pas commenter ces décisions juridiques. Rappelons qu'en 2013, Sim Sang-jeung, présidente du Parti de la justice, avait dévoilé un document de 150 pages, mettant en lumière une stratégie de gestion du travail peu respectueuse des enjeux sociaux au sein de Samsung. L'année passée, la société a cependant reconnu officiellement un syndicat d'au moins 1 000 personnes. Le mois dernier, certains employés ont pu créer un nouveau syndicat. Le géant technologique de la Corée du Sud semble enfin sur la voie du changement...

Sources : The Verge, Yonhap
Benjamin Cabiron
Par Benjamin Cabiron

Passionné depuis toujours par les nouvelles technologies. Je suis avec un œil vigilant le développement de la confidentialité sur le net. Également grand amateur de culture japonaise, j'engloutis les romans de Haruki Murakami ou le dernier anime avec un malin plaisir.

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Commentaires (6)
linkin440

« Il leur est notamment reproché d’avoir employé plusieurs tactiques pour décourager l’activité syndicale : menace d’amputation sur les salaires ou encore fermeture d’entreprises appartenant à des sous-traitants favorables à ces syndicats. »

Patrons sans scrupules pfff.

Johnlemonade

C’est plutôt positif que la Corée du Sud, un des plus grands enfers capitalistes au monde, commence enfin à faire un peu de ménage dans ses conglomérats tout puissants.

Après, ça reste un pays asiatique, avec son traitement de la corruption assez particulier. Dans ce genre de pays, l’important n’est pas d’être corrompu ou non : l’important est que ça ne se sache jamais. C’est particulièrement honteux socialement, mais tant que tout le monde ferme les yeux ou est maintenu dans l’ignorance, tout va bien.

Ou que ça ne tombe jamais entre les mains de quelqu’un qui trouve un intérêt personnel à te balancer. (Dégager un rival, obtenir une compensation financière, etc…)

C’est par exemple ce qui est arrivé pour l’ex-présidente sud-coréenne qui a dû démissionner. Elle n’était pas plus corrompue que les autres, mais elle avait plein de rivaux qui voulaient la voir sauter. Et son successeur n’est certainement pas plus propre qu’elle.

Même chose pour l’affaire Nissan au Japon, avec là en plus une dose de xénophobie et de fierté nationale mal placée. Ils n’arrivaient pas à accepter qu’un occidental fasse mieux qu’eux. Donc à la première occasion, on balance les vieux dossiers connus de toute la direction.

Il y a certes un léger mieux depuis que les netizens sont crains comme le loup blanc. Mais même eux sont corruptibles, et ce n’est jamais bon d’être cru comme parole d’évangile. Imaginez tous les abus possibles où les entreprises et partis politiques se flinguent par netizens interposés, utilisés comme des pions. Avec la complicité du bon peuple qui croit bien faire.

Mrpolnar

Le pauvre Carlos où va le monde si on ne peut plus donner des emplois fictifs à sa famille et ses amis, ou faire payer le mariage de sa fille par son entreprise.

Popoulo

Ils ont dû prendre exemple sur la France et ses politiciens. La bonne école pour les emplois fictifs.
« par son entreprise » : bah oui, il est patron tu vois.

srochain

Si ça se généralisait il n’y aurait bientôt plus de dirigeants d’entreprises

Johnlemonade

Ben oui, je suis le premier à le dire qu’il mérite l’exclusion, voire même la prison. Mais il n’est clairement pas le seul à avoir trempé dans cette affaire là. Et il y avait déjà sans doute plein de notables corrompus, avant même qu’il n’arrive dans les années 2000.

Pourtant, il est tout seul à plonger. On constate donc bien que l’importance est de ne pas se faire balancer. En dehors de ça, tu peux continuer sans problème.

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