Masaru Kato, le directeur financier de Sony, attendait beaucoup du niveau de la monnaie japonaise. Dépréciée de plus de 20% en six mois et de 8% en trois mois - à des niveaux comparables par rapport à l'euro et au dollar -, le yen a permis au groupe nippon d'améliorer ses bénéfices à l'international. Au quatrième trimestre fiscal 2012, clos le 31 mars 2013, Sony livre un profit opérationnel de 1,1 milliard d'euros (147 milliards de yens), soit les deux tiers du profit annuel de 1,8 milliard d'euros.
Un an plus tôt, Sony enregistrait une perte de 10,5 millions d'euros, et de 508 millions sur l'ensemble de l'exercice 2011. Or, si les principales branches ont réduit leurs pertes, elles ne sont pas encore à la fête. La perte des mobiles a fondu de 60% en un an mais atteint encore 186 millions d'euros. Quant aux TV, elles ont réduit leur trou de 14%, mais restent dans le rouge de 382 millions d'euros.
Sur l'ensemble de l'année, le bilan du groupe a aussi été soutenu par la cession de biens immobiliers, dont son siège social américain sur Madison Avenue à New York, et son Sony City Osaki situé à Tokyo. D'autres cessions, comme celle d'une filiale chimique, ont également permis à l'entreprise de réaliser des plus-values.
Les mobiles, seuls à vraiment progresser
Au chapitre des ventes effectuées en 2012-2013, Sony peut remercier sa branche mobile, qui a progressé de 82% sur un an à 2,7 milliards d'euros. Grâce aux nouveaux smartphones haut de gamme commercialisés ces derniers mois, le groupe a pu écouler 8,1 millions de terminaux entre janvier et mars. En revanche, les téléviseurs ont reculé de 40% sur un an, avec 2,2 millions d'unités livrées en mars, et des recettes en repli de 21% à 1,4 milliard d'euros.
Même tendance sur les appareils photo compacts dont les livraisons se sont détériorées de 25% sur un an. Mais la forte demande pour les appareils à objectif interchangeables a permis à Sony de maintenir les recettes de cette branche à un niveau légèrement plus élevé en mars 2012 qu'en 2011, à 1,3 milliard d'euros. Heureusement pour Sony, il bénéficie en outre de la stabilité de ses activités de musique et de cinéma, qui contraste avec les déboires de l'électronique.
Les ventes de téléviseurs revues à la hausse
La baisse du yen, encore récente, devrait améliorer la position de Sony à l'export dans les prochains mois. Une perspective qui permet au groupe de relever enfin ses prévisions de ventes de téléviseurs : ils pourraient s'écouler à 16 millions d'unités en 2013-2014, contre 13,5 millions sur l'exercice précédent.
Cette année, les appareils photo compacts et les consoles de jeu portables continueront à souffrir de la concurrence des smartphones. Ces deux segments respectifs devraient être crédités de 13,5 et 5 millions d'appareils livrés. Cela correspondrait à des replis de 20 et de 30% sur un an. Qu'à cela ne tienne, c'est sur le mobile que le groupe veut avancer. Ici, il prévoit 33 millions d'unités, soit une croissance escomptée de 47%.
Alors que le groupe japonais a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 51,6 milliard d'euros (6 800 milliards de yen), il s'attend pour le prochain exercice à une amélioration de 10,3%, correspondant à 57 milliards d'euros. Malgré tout, Sony anticipe sur cette période une stagnation de ses bénéfices. Depuis le début de l'année 2013, le titre à la bourse de Tokyo a progressé de quelque 82%.