© Guillaume Fourcadier pour Clubic
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Format bien étrange que les enceintes tour de cou. À mi-chemin entre le casque audio classique et les petites enceintes Bluetooth, ce produit aux origines assez diverses (majoritairement japonaises) n'a jamais vraiment percé chez nous. Pourtant, bien qu'atypique et assez difficile à marketer, son principe ne manque pas d'intérêt dans un salon. Encore faut-il maîtriser sa conception… Le cas du Sony SRS-NS7 ?

Plutôt ambitieuse, l'enceinte tour de cou SRS-NS7 se place dans le haut de gamme qui mise à la fois sur l'immersion sonore et l'intégration d'une transmission basse latence.

Les plus
  • Émetteur basse latence
  • Excellent équilibre audio
  • Immersion plutôt efficace en vidéo
  • Compatibilité Sony Headphones
Les moins
  • Projection des voix perfectible
  • Autonomie faible à haute puissance
  • Pas d'entrée Jack sur l'émetteur

Le meilleur ou le pire des deux mondes ?

Le concept d'enceinte tour de cou n'est pas connu de tout le monde, il est donc intéressant de s'y pencher. Nous le savons, les enceintes classiques nécessitent du volume, en particulier pour une représentation Surround/Atmos. Même les barres de son, plus compactes, demandent un bon placement (du produit et de l'utilisateur) afin de fonctionner de manière optimale. De plus, elles peuvent rapidement être un problème pour le voisinage. À l'inverse, les casques peuvent devenir une contrainte sur la tête, ils sont plus fatigants pour les oreilles et ne proposent que de manière rarissime une transmission sans latence (pour un visionnage de film ou des jeux) et une vraie sensation d'espace.

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Le tour de cou, dont le concept remonte, pour les vrais premiers modèles commerciaux, autour des années 90, propose d'éliminer les défauts des deux procédés. Une sorte de collier, souple au milieu, entoure au trois-quarts le cou de l'utilisateur, tout en reposant sur ses épaules (au niveau des trapèzes). Dans cette structure se logent une batterie, une puce Bluetooth, l'électronique associée (DSP/DAC/amplis), des boutons et une éventuelle connectique. Enfin, plusieurs haut-parleurs sont placés un peu partout permettant de reproduire une sonorité plus ou moins riche, et plus ou moins immersive. Le produit doit donc, sur le papier, allier la mobilité d'un casque sans son inconfort et l'immersion des enceintes sans leurs contraintes.

Voilà pour la théorie, qui ferait rêver n'importe qui. Mais derrière ces belles promesses se cache la dure réalité de ce type de produit « le cul entre deux chaises », peu convaincant côté son et immersion, aux allures de gadget sympathique et cher payé. Avec le SRS-NS7, Sony prend un risque, car le constructeur mise sur des prétentions haut de gamme et un prix qui ne l'est pas moins.

Souple et solide à fois

Derrière ce qui pourrait être un slogan se cache un point assez évident : Sony propose un produit extrêmement simple, mais sans défaut majeur. La forme en demi-cercle, ou plutôt en fer à cheval, est un classique assez éprouvé de l'enceinte tour de cou, et reste l'aspect le plus universel. Le modèle est plutôt léger (318 g), souple mais pas trop sur sa section arrière (ce qui autorise un léger écartement), et son placement reste très simple.

Surtout, la fabrication est parfaitement au point. Sans être premium, le Sony SRS-NS7 ne laisse presque aucune touche de plastique transparaître. La face supérieure est dominée par un revêtement en tissu, le reste de la structure est parcouru par un plastique légèrement antidérapant d'assez bonne facture. La tranche arrière est quant à elle en silicone souple. Cela permet au produit, parfaitement assemblé, de proposer un bon niveau de finition et d'afficher une certification IPX4. De quoi se renverser sans crainte un verre d'eau sur la tête (évitez tout de même les boissons alcoolisées et/ou qui tachent).

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Le confort est rarement problématique sur ce type d'objet, et le SRS-NS7 ne déroge pas à la règle. Pas plus léger que la majorité des casques, il se place à l'endroit mieux équilibré du corps. Les cervicales ne sont pas sollicitées, ni le sommet ni les faces latérales du crâne ne ressentent de pression. Pour faire simple, le confort est quasi parfait.

Deux bémols sont à relever. En effet, vous pouvez ressentir un inconfort si vous avez un cou assez large et si le contact avec le silicone vous est désagréable à court ou moyen terme. Notons également que le produit ne résiste pas aux larges mouvements et inclinaisons, il faut rester dans des déplacements sages pour ne pas le faire choir.

Côté recharge, Sony a eu l'assez bonne idée de placer la prise USB-C dans une encoche, sur l'extérieur. Si la prise est un peu plus visible, cela permet surtout une utilisation pendant la recharge.

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La SRS-NS7 ne vient pas seule, puisqu'elle également livrée avec un petit émetteur rond. Celui-ci est alimenté en USB-C et accueille une entrée optique. Il permet de créer un pont prioritaire avec l'enceinte, qui autorise une transmission basse latence. Dommage que ce petit objet soit tout de plastique très léger, et pas spécialement inspiré. À camoufler plutôt qu'à faire trôner.

Dans l'univers Sony Headphones, parfois du Dolby Atmos

Bien qu'elle soit décrite comme hybride et qualifiée d' « enceinte tour de cou », côté ergonomie, Sony oriente clairement cette référence vers un usage qui se rapproche du casque. Ainsi, les commandes intégrées reprennent-elles les grandes lignes de sa gamme WH, le tout avec le support de l'application Sony Headphones.

Pour les commandes, tout passe par un ensemble de boutons (au revêtement siliconé) placés sur les extrémités internes du produit. Très accessibles, ces boutons demandent tout de même de tâtonner un peu au début. À droite se trouvent les boutons On/Off/appairage et Mute du microphone intégré. À gauche, le bouton de navigation se place entre les deux boutons de volume. Le bouton de navigation est non ne peut plus classique, avec un système en un, deux et trois clics. Très simple, sans fioriture, peut-être même un peu figé.

Mais l'expérience parvient à s'étoffer, à commencer par l'application Sony Headphones. Celle-ci permet d'accéder à quelques fonctions supplémentaires, comme la mise en place d'égaliseurs, le type de connexion à prioriser (priorité à la qualité sonore ou à la stabilité), et bien sûr la mise à jour du firmware. En soi, l'apport de l'application n'est pas spécialement déterminant, puisqu'elle ne propose pas les nombreux réglages d'un casque ANC comme le WH-1000Xm4.

Une fonction « majeure » est toutefois présente, la prise en charge du Dolby Atmos, via la technologie 360 Reality Audio. Pour rappel, son fonctionnement est plus ou moins le même que celui du Spatial Audio d'Apple : partir d'une source Atmos pour l'adapter à un casque ou une source plus simple (enceinte mono ou stéréo).

Via une mise à jour récente de l'application, il est maintenant possible de profiter de cette fonction avec l'enceinte SRS-NS7, qui fait le pont avec les quelques services de streaming musical proposant du 360 Reality Audio. Pour les plus classiques chez nous : Deezer 360 et Tidal. L'une des possibilités est le « scan » (photo) des oreilles, cela via l'application Sony Headphones, ou via 360 Spatial Sound Personalizer dans le cas d'une utilisation sur téléviseur.

Profiter de ce décodage est bien plus compliqué sur TV, puisque cela nécessite un modèle Sony de type Bravia XR (avec la mise à jour de janvier 2022), à savoir la dernière génération d'écran. Nous serons dans l'incapacité de tester le mode Atmos sur le film, notre modèle Sony datant « déjà » de 2019 (XR étant apparu en 2020), ce qui ampute forcément la pertinence de notre test, mais met également en lumière le manque d'universalité de cette technologie. On voit mal ce qui pourrait freiner un tel déploiement sur un modèle de seulement deux ans d'ancienneté.

Connectivité : comme un casque haut de gamme, et même plus

Produit Bluetooth et seulement Bluetooth (pas de raccordement Jack ou USB), la SRS-NS7 mise globalement sur les mêmes caractéristiques que les casques milieu/haut de gamme sur la connectivité. Ainsi l'enceinte met-elle en avant des éléments assez rares pour ce type de produit, comme le support du codec LDAC.

Sans surprise, le produit propose une qualité de connexion admirable, avec une très bonne portée et une excellente stabilité. Aucun souci pour continuer de suivre sa musique, un podcast ou le flux d'une TV, même dans sa cuisine ou sa salle de bain.

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Mais le très gros plus du produit est clairement la présence de son émetteur dédié. Celui-ci est alimenté en USB-C (pas de batterie), et vient se raccorder en optique. Une fois allumé, il crée un pont avec la SRS-NS7, pont qui devient prioritaire. Si cela n'est pas très explicite sur le site, ce pont utilise visiblement le codec Bluetooth AptX Low Latency (LL), ce qui permet de réduire la latence autour des 40 ms. L'avantage d'un tel appareil, autonome, qui n'est pas soumis à un OS usine à gaz (coucou Android, et iOS dans une moindre mesure) est justement de pouvoir simplement implémenter la gestion d'échange de paquets que ce codec nécessite.

Sans surprise, cela fonctionne à merveille. Nous n'irons pas jusqu'à dire que le procédé est adapté à de la création musicale, la latence étant encore un minimum perceptible, mais il n'a soulevé aucun problème pour un visionnage de film, et peu d'inconfort pour les jeux. Dommage en revanche de ne pas avoir implémenté d'entrée Jack, la prise optique n'étant pas aussi universelle. Il n'est pas possible, par exemple, de connecter le produit directement à une Nintendo Switch (possible, mais en relayant le signal avec la prise optique de la TV).

Une autonomie très classique, attention au LDAC

À l'image d'une enceinte Bluetooth de petite taille, l'autonomie du produit n'est pas flamboyante, puisqu'annoncée à seulement 12 heures (sous codec AAC, plus faible en LDAC). Forcément, même sans réduction de bruit, la puissance sonore demandée n'est pas gigantesque, mais tout de même bien supérieure à celle d'un casque.

En pratique, cette endurance peut certes atteindre 12 heures, mais à volume modéré (autour des 50 %). Lors d'un film spectaculaire, il est logique de pousser le curseur plus loin (70/80 % ou un peu plus), ce qui va davantage abaisser la moyenne à 8 ou 9 heures, et à 6 heures en poussant presque au maximum. Notons qu'un mode de recharge rapide permet de récupérer une heure d'autonomie après 10 minutes de branchement.

Les microphones intégrés sont assez pratiques, car ils délivrent une excellente qualité de captation. Ils restent fonctionnels en milieu bruyant, mais cet usage est déjà totalement hors du champ d'utilisation du produit.

Un son équilibré et ample, Atmos quand cela est possible

L'enceinte tour de cou est presque toujours à l'état de concept dans l'imaginaire collectif. De fait le son ne ressemble ni à celui d'un casque ni vraiment à celui d'une enceinte. Aussi travaillée soit-elle du côté de son architecture, il ne fallait pas espérer que l'enceinte de Sony propose le meilleur des deux mondes. Et pourtant, loin de l'outrance de bien des tours de cou, aux basses molles et atrophiées et aux aigus acides, Sony développe un son d'un bel équilibre, suffisamment appuyé pour un rendu cinématique. Rien n'est à jeter ou presque, car il n'y a pas d'agressivité, et tout le spectre est assez bien maîtrisé.

© Sony

On connait le savoir-faire de la marque sur les radiateurs passifs, notamment sur les très bonnes enceintes type SRS-XB33 ou SRS-XB43, et il se perpétue ici. L'architecture sonore est pourtant assez simple : un haut-parleur large bande sur chaque branche et un radiateur passif (pour améliorer la réponse dans le bas du spectre) associé. Cela n'empêche pas d'arriver à un très bon résultat.

Néanmoins, Sony aurait gagné à avancer légèrement les haut-parleurs, ou à intégrer des tweeters près de l'extrémité des branches. En effet, la scène sonore a tendance à sortir légèrement en arrière. Cela facilite largement les sons d'ambiance, mais perturbe un peu le reste.

Sans surprise, le tour de cou est bien plus à l'aise avec les sons amples. Certes, il se destine avant tout aux visionnages de films ou au jeu vidéo, mais l'écoute musicale n'est pas à jeter non plus. Justement, Sony réussit, encore une fois grâce à la qualité sonore, à contourner des problèmes qui font habituellement passer ce type d'objet pour un bon gadget amusant. La scène sonore pour un usage musical peut se montrer perturbante, pas forcément immersive, mais n'est pas délirante pour autant. Il y a une certaine cohérence générale, qui permet d'apprécier ses pistes sans avoir constamment l'impression de les écouter sur un produit vraiment atypique.

L'apport du Dolby Atmos en musique ? Presque autant à double tranchant que le format peut l'être lors d'une écoute au casque. Rien qui ne soit transcendant, mais une amélioration parfois sensible sur des morceaux en live. Bien sûr, difficile de percevoir une dimension verticale du son, le ressenti est davantage sur un « surround étendu ». La barrière de l'usage musical demeure.

Pour les styles très rentre-dedans, type électro ou métal, le rendu est presque toujours… atypique. En tous cas, dispensable (pour ne pas dire atroce).

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

En film, nous nous sommes forcément restreints à de la stéréo, mais celle-ci reste étonnamment bien rendue, et parait même dépasser ce simple cadre. Suivant les œuvres, et sans atteindre l'immersion d'un vrai ensemble, la SRS-NS7 peut donner le résultat d'une assez bonne barre de son. Il manque les basses vraiment vibrantes d'un caisson de basse, mais le début d'enveloppement est là, et le produit descend déjà diablement bas au vu de ses dimensions. Sur les films spectaculaires, comme Le Hobbit de Peter Jackson ou les productions Marvel (nos quelques films de tests), l'expérience dépassait largement celle d'un casque. Les sons d'ambiances constituent clairement la force du produit, et la représentation des effets parait même dépasser le simple cadre du flux stéréo. Comme nous le précisions plus haut, une projection plus en avant de la scène, en tous cas des voix, aurait apporté un plus.

Nous laissons en suspens la représentation Atmos, mais difficile de penser que celle-ci nous transcendera par rapport au mode musical. Encore une fois, ne pas avoir tenté de démocratiser davantage ce procédé, au moins sur les TV Sony connectées plus anciennes, est vraiment dommage.

Reste qu'il est difficile de juger ce produit par rapport à un casque ou à des enceintes, bien qu'il soit plus proche de ces dernières. La SRS-NS7 est, dans l'univers des enceintes tour de cou, l'une des plus brillantes représentantes, si ce n'est la plus aboutie. Pour un produit audio en général, elle reste réservée à une niche, un public que cet objet entre deux univers intéresse, et qui ne sera clairement pas déçu. Un objet à essayer, imparfait, mais très intéressant.

L'avis de Clubic

Enceinte tour de cou ambitieuse, la Sony SRS-NS7 n'a comme seul défaut évident celui d'avoir opté pour ce format atypique. Pour ceux qui ne seraient pas déjà rebutés par son aspect, elle s'affiche comme un modèle sérieux et bien étudié, aux possibilités rendues vastes par l'utilisation d'un module basse latence.

Son équilibre sonore, loin des choix spectaculaires de bien des concurrentes, lui permet de se démarquer à son avantage. L'immersion, loin d'être parfaite, est en partie due à une architecture assez standard.

Sans faire totalement bouger les lignes, l'enceinte tour de cou Sony pourrait convaincre ceux qui n'attendaient qu'un produit mature.

Conclusion
Note générale
7 / 10

Malgré sa forme atypique, l'enceinte tour de cou Sony SRS-NS7 n'en est pas moins un modèle bien pensé et polyvalent, largement à l'aise pour se substituer à un petit système sonore.

Les plus
  • Émetteur basse latence
  • Excellent équilibre audio
  • Immersion plutôt efficace en vidéo
  • Compatibilité Sony Headphones
Les moins
  • Projection des voix perfectible
  • Autonomie faible à haute puissance
  • Pas d'entrée Jack sur l'émetteur
Sous-notes
Fabrication
8
Ergonomie
7
Immersion
8
Qualité sonore
8
Autonomie
6
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