Alors que des rumeurs de scissions planent autour du fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics, ce dernier vient d'annoncer la signature d'un partenariat avec le constructeur automobile Audi. Cet accord prévoit que les deux sociétés co-développent des semi-conducteurs dans trois domaines clés : la réduction des émissions de dioxyde de carbone, la sécurité et l'infotainment (information et divertissement).
« Nous avons choisi de travailler avec STMicroelectronics dans le cadre de notre programme Progressive Semiconductor pour nous renforcer à l'avenir sur l'électronique », a expliqué l'ingénieur en chef de la branche électronique d'Audi, Ricky Hudi, à Reuters. Pas de précisions ont été fournies quant aux rôles opérationnels des deux sociétés dans ce partenariat. D'après le responsable, le choix de ST s'imposait naturellement en raison « de la taille de son portfolio ainsi que ses capacités éprouvées dans le secteur automobile ».
Selon les analystes du secteur, l'importance des composants électronique va crescendo dans les voitures d'aujourd'hui. Les revenus des semi-conducteurs dédiés à l'automobile dans le monde s'élèvent à 25 milliards de dollars en 2011, selon IHS iSuppli. Les puces ont gagné le cœur des auto : cela va de la gestion du moteur dans le but de réduire la consommation et d'optimiser les performances, en passant par la sécurité des passagers, grâce à des aides électroniques à la conduite.
Apparu il y a une trentaine d'années, l'ABS (Anti Blocking System) a ouvert la voie à toute une série d'aides électroniques, comme l'EBV, aidant à répartir la force du freinage entre l'essieu avant et l'essieu arrière ou bien l'ESBS pour contrôler le freinage en courbe. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Certains modèles peuvent réaliser des créneaux sans conducteurs. Sans oublier les Google Cars, capables de rouler sans intervention humaine à bord... Rappelons que les voitures automatisées ont été autorisées en Californie en mai 2012.
En discussion avec les « Big Three » - Ford, GM et Chrysler -, la firme de Mountain View ambitionne de produire ses voitures à grande échelle en commercialisant les droits de sa technologie de pilotage automatique.
De manière plus modeste, l'électronique embarquée prend des formes moins extrêmes, comme la gestion du confort (sièges chauffants, climatisation, détecteurs de pluie) mais aussi les systèmes d'infotainment pour divertir les passagers (systèmes hi-fi numériques, lecteurs vidéo, jeux vidéo), et informer le conducteur (navigation GPS, informations routières).
Une convergence entre automobile et informatique qu'ont confirmé les dernières nouveautés du Mondial 2012 de Paris, avec des systèmes embarqués tels que le i-ActivSense de Mazda, qui grâce à une panoplie de capteurs et radars renforce la sécurité. Si la voiture se rapproche trop de la précédente, le système peut par exemple actionner les freins si la collision est inévitable.
Dans la même veine, rappelons que le fondeur Texas Instruments a annoncé fin septembre se retirer du marché des SoC pour appareils mobiles et qu'il réorientait sa stratégie notamment vers les systèmes embarqués pour automobiles. Un secteur où, selon TI, « la croissance sera plus stable et plus rentable sur le long terme que sur le secteur des smartphones ».