Suite à la saisie de plusieurs serveurs par le FBI dans un datacenter basé à Reston, en Virginie, des dizaines de sites Web sans rapport avec l'affaire sont hors-services : certains serveurs saisis étaient utilisés par un hébergeur suisse.
Si le FBI n'a pas donné de détails concernant les raisons qui ont entrainé le raid, hier, dans un centre de données de Virginie - une source gouvernementale évoquait néanmoins un lien avec le groupe Lulz Security - les dommages collatéraux de l'opération ne se sont pas fait attendre : en effet, des dizaines de sites qui n'avaient rien à voir avec l'affaire fédérale, sont désormais hors-service.
L'un des serveurs saisis appartiendrait à l'hébergeur suisse DigitalOne, dont le propre site est inaccessible depuis. Le New York Times rapporte un email envoyé par le directeur général de l'hébergeur, Sergej Ostroumow, à ses clients : « Le problème est causé par le FBI, et non par notre entreprise. Dans la nuit, le FBI a saisi trois baies et tout l'équipement connexe, incluant probablement notre serveur, même si nous ne pouvons pas le vérifier ». Selon Sergej Ostroumow, le FBI ne ciblait qu'un seul client de la société, mais n'a pas hésité à prendre des serveurs hébergeant « des dizaines de clients ».
Parmi les gros clients de DigitalOne, on trouve les blogs lifestyle de Curbed Network, le service de signets en ligne Pinboard ou encore Instapaper. Certains d'entre eux tournent actuellement sur des serveurs de secours, mais l'ensemble du réseau Curbed est actuellement hors-ligne.
DigitalOne indiquait hier soir faire tout son possible pour rectifier le tir rapidement, mais à l'heure actuelle, la situation est toujours la même. « Après le travail d'amateur du FBI, nous sommes dans l'incapacité de redémarrer nos propres serveurs : c'est pourquoi notre site est hors-ligne et que notre support ne fonctionne pas » commentait alors Sergej Ostroumow. Une victime de plus dans le lutte contre le cyber-crime ?