L'entreprise mène depuis sept ans une bataille juridique contre plusieurs pays d'Amérique Latine pour obtenir les domaines internet en « .amazon ».
L'organisation qui régule l'attribution de ces noms de domaine a récemment laissé entrevoir un dénouement en faveur d'Amazon, alors que le gouvernement du Brésil craint une perte de visibilité pour la région de l'Amazonie.
Amazon contre l'Amazonie
Depuis 2012, le géant américain du web cherche à obtenir l'autorisation de disposer des noms de domaines internet en « .amazon » et ses variantes. En l'utilisant à la place de l'extension classique « .com », l'entreprise menée par Jeff Bezos pourrait ainsi obtenir une forme de monopole.Cette demande suscite depuis sept ans la vive contestation de plusieurs Etats : ceux qui bordent l'Amazonie. Le Brésil, mais aussi le Pérou, la Bolivie, la Colombie, le Venezuela, l'Equateur et le Surinam craignent ainsi que l'utilisation par Amazon de ces adresses n'apporte de la confusion et ne diminue la visibilité de cette région déjà menacée.
En effet, « amazon » signifie « Amazonie » en anglais. Pour Achilles Zaluar, membre du Ministère des Affaires Etrangères au Brésil, cela signifie qu'une adresse en « .amazon » n'est plus le reflet de l'approbation des 8 pays qui gèrent cette zone. Un site « hotel.amazon » correspondra-t-il à une offre de logement dans la région, ou bien à une annonce de l'entreprise ? Pour ces acteurs d'Amérique Latine, les enjeux régionaux sont trop importants pour qu'une entreprise dispose de ce monopole.
Une entente impossible
L'ICANN arbitre depuis sept ans ce conflit. Or, cette autorité, qui régule l'attribution des noms de domaines, a récemment penché en faveur du géant américain : passée une période de 90 jours où chaque partie pourra envoyer ses commentaires à l'organisation, Amazon disposera de ces domaines. Au cours des dernières années, cette organisation avait pourtant cherché le dialogue, en demandant aux protagonistes de trouver des solutions mutuelles et à l'amiable. Mais selon le Financial Times, même l'offre d'Amazon, de 5 millions de dollars de produits et de services, n'aura pas convaincu ces gouvernements. Face à l'impossibilité de parvenir à un accord, l'ICANN a dû trancher.De son côté, Amazon a promis de ne pas employer cette extension internet pour un site web qui parlerait spécifiquement de l'Amazonie. De plus, la firme a déclaré qu'elle souhaitait aider ces nations à préserver la culture et l'héritage de l'Amazonie, et qu'elle laisserait certains noms de domaines dérivés à l'usage de ces pays, afin qu'ils puissent (de façon non commerciale) améliorer la visibilité de cette région en danger. Au ministère des Affaires Étrangères au Brésil, on craint que cela ne respecte pas suffisamment l'intérêt public.
Source : NPR.