La bataille pour sauver le .org n'est pas perdue, de grands noms de l'Internet s'organisent

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 09 janvier 2020 à 09h22
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Les défenseurs d'Internet, opposés à la cession de l'extension de domaine à Ethos Capital, ont créé une coopérative pour faire acte de résistance.

Fondée en 1992, l'Internet Society, organisme à but non lucratif, a créé en 2002 le registre d'intérêt public (Public Internet Registry ou PIR), qui a depuis la gestion totale du nom de domaine .org, apposé à environ 10 millions de sites web dans le monde. Mais l'annonce, en novembre dernier, de la cession du PIR au fonds d'investissement Ethos Capital ne passe pas du côté des protecteurs d'Internet.

Une coopérative créée spécialement pour revendiquer leur opposition...

Pour empêcher la cession et stopper la transaction, estimée à 1,1 milliard de dollars et devant être définitivement bouclée au cours du premier trimestre 2020, les défenseurs d'Internet ont créé une coopérative à but non lucratif, afin de proposer une alternative visant à empêcher que l'extension .org ne se transforme en outil de censure, ce qu'ils redoutent.


La coopérative (Cooperative Corporation of .ORG Registrants) est composée de sept administrateurs, parmi lesquels Esther Dyson, la fondatrice de l'ICANN (Société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Interne). Il est intéressant d'y retrouver l'ancienne journaliste, étant donné que l'ICANN aura contribué à favoriser la vente du PIR en levant la limite de prix sur les extensions .org. Celle-ci n'est visiblement et définitivement pas satisfaite par cette opération.

Au sein de la coopérative, on retrouve également Katherine Maher, qui n'est autre que la directrice générale de la Wikimedia Foundation (depuis 2016), l'association qui milite pour le libre partage de la connaissance au travers des nombreux projets Wikimédia comme Wikipédia, le Wikitionnaire, Wikimédia Commons, Wikidata, etc.

...et faire plier l'ICANN, qui possède un droit de veto encore utilisable

Parmi ses soutiens, la coopérative peut compter sur celui de l'Electronic Frontier Foundation, une organisation californienne non gouvernementale internationale (ONGI) qui protège les libertés sur Internet et qui s'était aussi opposée à la vente.


Tous les opposants à la cession espèrent que l'Internet Society reviendra en arrière. Ils essaient aussi et surtout de convaincre l'ICANN d'empêcher la vente de l'extension à Ethos Capital. L'ICANN jouit en effet d'un droit de veto qui lui donne la possibilité de de s'opposer à tout moment à un changement de propriétaire si la sécurité, la fiabilité ou la stabilité du domaine .org est remise en cause. L'ICANN a, théoriquement, jusqu'à la fin du mois de janvier pour se prononcer.

Les membres de la nouvelle association espèrent créer « un modèle alternatif avec un engagement à long terme pour l'Internet ouvert et non commercial ».

Source : Engadget
Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu
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nirgal76

Quand y’a du pognon en jeu, la liberté ne pèse pas lourd. S’ils ont déjà pris la décision de le vendre en toute connaissance de cause à un fond privée, je ne vois pas ce qui les ferait plier. Va falloir éplucher les comptes perso de ceux qui ont autorisés cette vente, doit y avoir du pot de vin dans l’air.
J’imagine même pas le nombre d’endroit ou je vais devoir modifier mon mail de contact si je dois abandonner mon .org (et ça se fera car les prix vont augmenter fatalement, régulièrement et pas qu’un peu).

Keorl

Pareil. J’ai un .org, et des mails associés …

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