« La base capitalistique d'Avast a été mise à jour, » aurait dû nous dire aujourd'hui cette voix féminine métallique et néanmoins familière venue tout droit de notre logiciel anti-virus. Après le rachat de McAfee par Intel pour 7,68 milliards de dollars, ça n'en finit plus de bouillonner sur le marché des éditeurs de logiciels de sécurité. C'est désormais au tour d'Avast Software, éditeur de la suite du même nom, d'annoncer une levée de fonds. 100 millions de dollars en un tour de table, reçus de la part du fonds d'investissement Summit Partners.
Ce fonds acquiert ainsi une part minoritaire dans l'entreprise, qui utilise un modèle freemium pour s'implanter sur le marché des antivirus. Très connu du grand public, Avast est en effet disponible en versions Antivirus gratuit, Pro antivirus, ou Internet Security, les deux dernières étant les seules payantes.
Une combinaison d'offres parallèles qui a permis à l'éditeur de bousculer le marché des logiciels de sécurité, selon le PDG d'Avast Software, Vince Steckler. Les éditeurs se basaient en effet traditionnellement sur un modèle gratuit agrémenté de publicité, ou sur un modèle à péage. Pour le PDG, pas question de changer de stratégie dans un avenir proche. Et de fait, selon les chiffres de l'éditeur, un ordinateur sur cinq dans le monde serait protégé par son logiciel.
Pour l'un des co-fondateurs de l'entreprise, Pavel Baudis, le Virus Lab d'Avast ajoute chaque jour en moyenne 3 000 nouveaux virus à sa base de données. Un chiffre à comparer aux deux occurrences annuelles aux débuts d'Avast, qui s'était lancé en 1988 pour contrer le virus Vienna.