La reconnaissance des joueurs professionnels franchit un cap avec l'adoption d'un amendement au projet de loi numérique instituant un contrat de travail spécifique. Ce statut de joueur professionnel salarié sera un CDD dérogatoire d'un an minimum et de cinq ans maximum, et inspiré de celui utilisé dans le sport de haut niveau.
À ce jour, les joueurs ont des contrats avec un autre intitulé de poste ou ont un statut d'auto-entrepreneur.
D'après la secrétaire d'État au Numérique, Axelle Lemaire, 200 joueurs gagnent leur vie en France grâce aux compétitions de jeux vidéo (contre un millier en Corée du Sud, le pays le plus en pointe), et 500 000 personnes participent régulièrement à des tournois physiques ou en ligne. L'ESWC Call of Duty les 6 et 7 mai au Zenith à Paris fait salle comble (6 000 spectateurs) et réunit 60 000 personnes qui suivent la compétition en ligne.
Fin de la loterie
Le projet de loi pour une République numérique, voté mardi 3 mai 2016 en première lecture au Sénat, prévoit d'autoriser tout en les réglementant les tournois de jeux vidéo. Jusqu'à présent, leur développement était freiné par le flou juridique qui les entoure, car ils étaient assimilés aux loteries, interdites, sauf dérogation spécifique.Marie-Laure 'Kayane' Norindr, 24 ans, joueuse pro spécialisée dans le combat - et aussi animatrice - dit « gagner sa vie correctement » - Crédit : Red Bull.
Les sénateurs ont voté un amendement du gouvernement pour assouplir l'organisation des compétitions d'e-sport, et ont supprimé l'autorisation administrative - votée en commission - qui prévoyait que les organisateurs doivent bénéficier d'une « autorisation temporaire délivrée, après enquête, par le ministère de l'Intérieur »...
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« Je ne crois pas qu'on menace la Nation en jouant aux jeux vidéo », a ironisé Axelle Lemaire. Les compétitions de jeux vidéo représentent un marché mondial de 600 millions de dollars par an, en croissance de 30 % par an. En France ces événements rassemblent 850 000 pratiquants et plus de 4 millions de spectateurs annuels.
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