Le rapport annuel du gendarme français des données personnelles est forcément influencé par l'entrée en vigueur du RGPD du 25 mai dernier.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a rendu son rapport annuel ce lundi 15 avril 2019. Ce dernier fait état d'une très forte progression des plaintes (+32,5 % en 2018) : plus de 11 077 plaintes ont été déposées, un nombre record. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui fait désormais partie de notre quotidien, a aussi fait exploser le nombre de sollicitations de l'autorité administrative indépendante.
Les données personnelles au cœur de l'activité de la CNIL
Dans le détail, près de 36 % des plaintes déposées ont porté sur la diffusion de données sur Internet. La CNIL a par exemple reçu 373 demandes de déréférencement, un droit que l'on peut désormais revendiquer grâce à l'entrée en vigueur du RGPD, et qui permet de demander la suppression de tout ce qui est nom, prénom, photographies, vidéos, coordonnées ou encore commentaires. Notons aussi que 20 % des plaintes sont issues d'une coopération européenne.La Commission a enregistré un total de 1 170 notifications de violations de données, en grande partie dues à des atteintes à la confidentialité des données personnelles. En contrepartie, 51 000 organismes ont pu se doter d'un délégué à la protection des données (DPO).
Marquée donc par le nouveau règlement européen en la matière, 2018 est devenue une année record pour la CNIL. Outre le nombre de plaintes en forte augmentation, le gendarme français des données, désormais présidé par Marie-Laure Denis, une ancienne du CSA et de l'Arcep, a été rudement consulté l'an passé, avec 189 877 appels reçus (22 % de plus qu'en 2017), soit environ 520 appels quotidiens. Ajoutons à cela 283 742 consultations Questions/Réponses, là aussi en forte progression (+59 % sur un an) et 8 millions de visites sur le site de la CNIL, une véritable explosion du trafic (+80 % par rapport à 207).
Poursuivre les efforts en 2019
La CNIL précise également avoir adressé 49 mises en demeure, dont cinq pour le seul secteur des assurances, et quatre à destination d'entreprises spécialisées dans le ciblage publicitaire via la technologie SDK installée dans les applications mobiles. L'autorité a prononcé 11 sanctions, parmi lesquelles 10 pécuniaires.Sans surprise, le RGPD a bel et bien bousculé la vie des quelque 200 salariés de la CNIL, qui ont pu remarquer une vraie prise de conscience chez les particuliers et les professionnels s'agissant des enjeux en matière de protection des données. Les plaintes et les sollicitations ont donc logiquement augmenté.
La CNIL estime désormais que l'année 2019 « sera décisive pour crédibiliser le nouveau cadre juridique et transformer cet ambitieux pari européen en succès opérationnel ».