Radars tronçons : le ministère de l'Intérieur mis en demeure par la CNIL

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 04 décembre 2019 à 16h52
Radar

La présidente de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) reproche à l'État de ne pas suffisamment protéger les données personnelles collectées par ceux que l'on appelle les « radars vitesse moyenne ».

À la différence des radars traditionnels qui mesurent la vitesse des voitures à un instant précis, les radars tronçons, eux, calculent la vitesse moyenne des véhicules sur une portion de route, à l'aide de bornes équipées d'un système de lecture automatique de plaques d'immatriculations, appelé LAPI. Ce système lit les plaques, prend des photos et enregistre l'heure du passage du véhicule. À leur sujet, la CNIL a noté deux manquements majeurs à la sécurisation et à la protection des données personnelles de tous les véhicules circulant sur le tronçon contrôlé.

Les radars tronçons collectent les données de tous les véhicules, même ceux qui respectent les limitations

Avant de développer dans le détail les manquements constatés par le gendarme des données, il est bon de rappeler comment fonctionne le radar tronçon et ce qu'il se passe après le passage d'un véhicule.


Si un véhicule dépasse la vitesse maximale autorisée, le radar envoie automatiquement les données de ce dernier au Centre national de traitement du contrôle automatisé qui se situe - celles et ceux qui ont déjà reçu une contravention pour infraction au Code de la route le savent - à Rennes, qui se charge ensuite d'adresser l'amende.

Mais le radar tronçon collecte en réalité les données de l'ensemble des véhicules qui circulent sur la section contrôlée, ne se contentant donc pas uniquement des citoyens en infraction. Ces informations, considérées comme des données à caractère personnel, sont ainsi protégées par la législation « Informatique et libertés », qui pour la CNIL, a été entravée.

Des données insuffisamment protégées et conservées bien au-delà du délai légal

Le gendarme français des données a notamment constaté un manquement à l'obligation de respecter une durée de conservation des données proportionnée à la finalité du traitement. La CNIL relève ainsi que le ministère de l'Intérieur conserve les numéros de plaque d'immatriculation de véhicules n'ayant pas commis d'infraction pendant plus de 13 mois (pour les numéros complets), et durant plus de 4 ans pour les numéros tronqués de deux caractères.

L'État ne respecte donc pas l'arrêté du 13 octobre 2004, portant création du système de contrôle automatisé, qui a établi un délai maximal de conservation de... 24 heures.


Le second manquement tient à l'obligation de mettre en place des mesures techniques suffisantes pour garantir la sécurité des données à caractère personnel. La CNIL a noté une flagrante faiblesse des mots de passe, ainsi qu'une traçabilité insatisfaisante des accès, en plus d'une gestion insuffisante des droits d'accès à l'application au niveau du prestataire du ministère.

Le ministère dispose de trois mois pour se conformer à la CNIL

Dans une décision prise le 12 novembre 2019 par sa présidente Marie-Laure Denis, et rendue publique le 4 décembre, la commission a ainsi mis en demeure le ministère de l'Intérieur de se conformer à la loi « Informatique et Libertés » en supprimant le stock de données conservées plus longtemps que prévu. Elle lui a également demandé de renforcer la sécurité des données personnelles traitées.

Le ministère de l'Intérieur disposait de trois mois, à date de la décision, pour se conformer aux dispositions évoquées par la CNIL qui, en cas de non-respect de celles-ci, sera amenée à prononcer une sanction.

Source : CNIL
Alexandre Boero
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Commentaires (10)
gwlegion

j’suis etonné par la CNIL …
un institution francaise qui fais son boulot … c’est toujours impressionnant

Fulmlmetal

C’est ironique cette répression routière des gouvernements qui veulent nous faire respecter à la lettre les règles mais qui elles meme ne les respectent pas. C’est comme la police et gendarmerie qui ne mettent que rarement les clignotants, qui dépassent la vitesse limite (hors intervention), et j’en ai meme vu un qui me suivait qui telephonait en conduisant. J’ai été pompiers volontaire et nos chefs nous ont toujours dit que hors intervention, sans giro, nous étions obligé de respecter le code de la route, je pense qu’il en va de meme pour la police.
Bref, messieurs des gouvernements, des autorités routières, commencez déja par respecter la loi et montrer l’exemple avant de nous l’imposer.

Fulmlmetal

sauf que c’est une autorité sans autorité, souvent leurs plaintes ou recommandations restent sans suite.

gwlegion

https://www.cnil.fr/fr/mission-4-controler-et-sanctionner

https://www.cnil.fr/fr/les-sanctions-prononcees-par-la-cnil

21/01/2019 : Sanction pécuniaire de 50 000 000 euros a l’encontre de google …

nikon561

bah quand tu vois que la police ne connais même pas le code de la route… pas plus tard que la semaine dernière, des flics de la bac on tenter de me mettre une prune pour avoir griller un feu.
j’ai effectivement tourné a droite, passant le feu rouge, mais le feu est equipé d’un panneau autorisant les velo a tourner a droite même au feu rouge si l’intersection est vide (ce qui etait le cas).

plus de 30 minutes a leur expliquer le truc. ils n’en démordaient pas, ce panneau n’autorise pas a franchir le feu rouge (c’est pourtant le seul but de ce panneau, autoriser les velo a tourner a droite si le feu est rouge ET l’intersection vide)…la ou eux même par contre ne se sont pas privés d’empiéter sur la zone vélo du feu (ils étaient en voiture), mais apparemment, comme ils sont flics ils ont le droit…

Fulmlmetal

oui nous avons malheureusement en France une police qui commence à se croire au dessus des lois et qui la bafoue souvent. On a une police de plus en plus autoritaire, agressive et abusive, et cela est le résultat d’une politique d’impunité menée par le ministère qui couvre systématiquement sa police malgré les abus de pouvoir et d’autorité. Les bavures sont classée sans suite, les abus sont devenus une normalité.
Bref si vous voulez cassez la gueule aux gens ou le sinsulter, si vous voulez ne pas respecter les lois … engagez vous dans la police.
ils sont plus réactif pour aller faire un controle radar que pour se déplacer pour une femme battue.

Blackalf

On commence malheureusement à partir dans ce sens-là en Belgique aussi gif

Autrefois il existait deux types de police (hors services particuliers) en uniforme : les polices communales et la gendarmerie, qui dépendait de l’armée

Dans le premier cas, il s’agissait d’habitants de la localité et tout le monde les connaissait, on pouvait réellement parler de police de proximité

Dans le second cas, les critères de recrutement étaient très stricts, les gendarmes étaient toujours corrects et courtois tant qu’on l’était également, et ils étaient respectés pour leur attitude globale

Mais aujourd’hui que la gendarmerie n’existe plus et a été remplacée par la police fédérale (eux ça va encore, ils ont assez bien gardé l’esprit de la gendarmerie), que les polices communales sont devenues polices locales mais qu’il y a des mélanges entre villes et villages, on ne les connaît plus et les choses ont bien changé

La faute entre autres aux critères de recrutement qui sont sans cesse abaissés pour tenter de pallier au manque d’effectifs*…et le résultat c’est qu’on finit par avoir une police à peine compétente et dont le comportement global n’attire pas vraiment le respect neutre

  • quand on pense que des candidats se présentent à l’examen de sélection en n’ayant même pas un niveau de français suffisant pour s’exprimer correctement paf
Fulmlmetal

En France, dans les campagnes, autrefois les gendarmes étaient bien vu par la population, ils venaient prendre le café, ils étaient sympa avec les gens, ils connaissent tout le monde et pleins d’infos circulaient par la meme occasion. Il y avait un respect mutuel.
Maintenant c’est fini, il y a eu une rupture. La gendarmerie est partie dans une politique de fermeté, d’autorité, elle s’est totalement éloigné de sa population locale. Maintenant c’est répression à tout va, chiffre, quota de PV.
Un collègue qui a son fils en école de gendarmerie m’a dit qu’ils les formaient à etre comme ça, dur et autoritaire, limite agressif. C’est la nouvelle génération voulu par un ministère qui prone de plus en plus la répression et la sanction.
En ville c’est pareil. Le fameux « pinot simple flic » n’est plus aimé car il est devenu imprévisible, agressif, autoritaire, parfois insultant. Il n’y a jamais eu le meme contact avec la population que les gandarme en campagne mais il y a eu un changement radical également, toujours sous les ordres de gouvernements également de plus en plus autoritaire. Perso j’ai ressenti cela dès l’arrivée de Sarkozy à l’Intérieur sous Chirac. Ca a été le début de la rupture et de la politique de chiffre. Casser du francais pour lui prendre son argent.
Bref on a peur de notre police et de nos gendarme, c’est ça qui est triste. Et on en est arrivée à une autorité de république bananière avec une répression et une impunité des forces de l’ordre. Le drame c’est que cela se passe dans l’une des premières république de ce monde.

jeanlucesi

Tu sais quand on regarde le comportement des FDO gendarmes et policiers pendant la période 39-45 tout est dit.

Alexol

Je suis scandalisé d’entendre ça…

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