L'Allemagne est secouée par la révélation de données personnelles et confidentielles de plus d'un millier de personnalités, parmi lesquelles la chancelière Angela Merkel.
Depuis le vendredi 4 janvier, l'Allemagne est plongée dans une espèce de tension et d'inquiétude après la divulgation, sur Internet, des données confidentielles d'un millier de personnalités politiques. Si « aucune donnée sensible n'a été révélée », comme l'indique Martina Fiez, la Porte-parole adjointe du gouvernement fédéral allemand, des personnalités comme Angela Merkel ont été touchées par ce qui s'apparente à une cyberattaque ou, au mieux, à une fuite de masse.
Un seul compte Twitter a mis le feu aux poudres
Tout est un parti d'un compte Twitter, bloqué depuis, qui a dévoilé toute une série de contacts privés, de données personnelles, mais aussi professionnelles, privées, financières ou encore des documents d'identité. Parmi les informations qui ont fuitées, on retrouve aussi des listes de contacts qui comportent des centaines d'adresses et de numéros de téléphone portable, mais également des documents plus généraux, comme des listes d'adhérents.Selon Martina Fiez, les données divulguées liées à la chancelière allemande, Angela Merkel, dont les réformes et les décisions sont de plus en plus contestées outre-Rhin, ne sont que d'une « ampleur limitée » et demeurent « non-sensibles ». Si l'on se réfère aux données dévoilées, deux adresses électroniques, semi-publiques, un numéro de fax et l'intitulé de lettres qui lui ont été envoyées sont concernés. Outre la chancelière, des députés européens et du Bundestag, des représentants de parlements régionaux et des élus municipaux ont aussi été touchés.
L'extrême droite responsable ?
En Allemagne, cette révélation XXL de données issues de représentants politiques est une première, du moins une première d'une telle ampleur. La police criminelle (BKA) et le renseignement, chargés de l'enquête, ont noté le début des révélations au 20 décembre 2018 via le fameux compte Twitter qui, à force de prendre de l'ampleur, a fini par attirer l'attention des autorités.Si les principaux leaders politiques du pays ont été touchés par cette cyberattaque, d'autres professions ont également été visées. Les données personnelles de journalistes du service public, de comédiens et d'animateurs de télévision ont elles aussi été révélées.
Ce qui intrigue un expert en renseignement du parti conservateur d'Angela Merkel, c'est l'absence de membres de l'extrême droite allemande, épargnée, dans la liste des personnes visées. Pour Patrick Sensburg, il est possible que dans de telles conditions, l'attaque vienne de « milieux proches » du parti d'extrême droite, Alternative pour l'Allemagne (AfD).