Le gouverneur de Californie a annoncé que son État travaillait à une taxe sur les données personnelles qui profiterait aux utilisateurs. L'idée serait d'imposer aux groupes technologiques de payer les internautes pour exploiter leurs informations.
Gavin Newsom a été élu gouverneur de Californie depuis à peine plus d'un mois, mais il entend déjà y poser son empreinte. Il compte en effet s'attaquer au modèle économique des géants de la tech, qui sont pour l'essentiel implantés dans son Etat.
Un dividende versé aux internautes pour leurs données
L'homme politique a ainsi déclaré que ses équipes travaillaient sur la création d'une nouvelle taxe pour les entreprises du numérique. Il s'agirait en réalité d'une sorte de « dividende », payé par ces sociétés, et qui serait reversé aux utilisateurs en échange de l'exploitation de leurs données personnelles. Gavin Newsom n'a toutefois pas livré d'éléments quant au calcul de la valeur de ses informations. Il a simplement expliqué que les internautes devaient « avoir leur part de la richesse créée par leurs données », sur laquelle reposent principalement les GAFA.Cette annonce intervient dans un contexte de durcissement de la réglementation du secteur de la tech en Californie. L'an dernier, l'État a en effet voté une loi sur la protection des données, qui se rapprochait du RGPD européen.
Un modèle de taxe contesté par... la CNIL
Cette idée de faire payer les entreprises pour l'exploitation des informations des internautes n'est pas nouvelle. Elle résulte d'un modèle qui permet à des géants tels que Facebook, Google ou Apple, de s'enrichir « sur le dos » des utilisateurs, en offrant la possibilité aux annonceurs de cibler précisément leurs campagnes. Mais ce système permet également aux particuliers de bénéficier gratuitement d'une grande quantité de services.Taxer les entreprises reviendrait donc à redonner la propriété des données personnelles à leurs utilisateurs, qui pourraient les monétiser à leur guise. Mais c'est précisément ce concept qui fait aujourd'hui débat. Car un tel système comprendrait des risques liés à l'appât du gain et au déséquilibre entre l'offre (les utilisateurs) et la demande (les entreprises). Ainsi, selon la CNIL, on pourrait assister à « une grande braderie de la donnée au bénéfice des géants du web ».
Source : Stratégies