800 millions d'emails s'échappent d'une base de données... non surveillée

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 12 mars 2019 à 21h56
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Pixabay

Un chercheur en cybersécurité a découvert un fichier lourd, qui n'était pas protégé, contenant plusieurs centaines de millions de courriers électroniques et données personnelles.

Bob Diachenko, un spécialiste de la cybersécurité, a découvert à la fin du mois de février un épais fichier de 150 Go contenant environ 800 millions d'e-mails avec des données personnelles. Le fichier en question n'était pas protégé par un mot de passe et non chiffré. Avec Collection 1, il s'agit de l'une des deux plus grosses failles de sécurité de l'histoire.

De nombreuses données personnelles, comme les informations bancaires, contenues dans le fichier

Le chercher ukrainien précise que les centaines de millions de courriers électroniques et de données personnelles étaient directement accessibles sur un fichier texte. Parmi les données à caractère personnel contenues dans le fichier, on retrouve l'âge, le sexe, le numéro de téléphone, la ville, des informations bancaires et des comptes de réseaux sociaux.

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Le principal fichier, Emailrecords, comportait 798 171 891 entrées. Le second, emailWithPhone, en contenait 4 150 000 et le troisième, businessLeads, hébergeait 6 217 358 entrées. Bob Diachenko est parvenu à identifier le propriétaire du fichier.

Des données différentes de celles de Collection 1

Le propriétaire de la base de données est Verifications.io, une société de validation d'e-mails dont le site a depuis été mis hors ligne. Celle-ci est censée accompagner les entreprises en déterminant pour elles si une adresse électronique est active et valide, afin de programmer l'envoi de newsletters. Les courriers téléchargés pour vérification atterrissaient directement en texte brut dans un fichier.

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Troy Hunt, administrateur du site Have I Been Pwned (qui avait révélé la faille Collection 1), a pour sa part affirmé que malgré le rapprochement daté des deux failles, les données étaient différentes de celles issues de Collection 1. Par ailleurs, 35 % des adresses mail contenues dans le fichier n'avaient pas encore été répertoriées sur HIBP.

Si le fichier litigieux était accessible pour n'importe quel hacker, il est impossible, pour l'heure, de savoir si un ou plusieurs pirates ont eu l'occasion de se « servir » dans cette base de données géante à ciel ouvert.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Rumpelstiltskin

On veut se débarrasser des pubs , des ciblages publicitaire , des validations en ligne ect ect ect …
Ce n’est pas pour rien ! C’est notre vie privée qui est ciblée

jeremyb42

Pour vérifier si vous êtes concernés : https://haveibeenpwned.com/

ares-team

“Celle-ci est censée accompagner les entreprises en déterminant pour elles si une adresse électronique est active et valide, afin de programmer l’envoi de newsletters.”

Alors pourquoi avoir besoin de stocker l’âge, le sexe, le numéro de téléphone, la ville, les informations bancaires et des comptes de réseaux sociaux dans cette base de donnée si c’est vraiment juste pour déterminer si une adresse électronique est active et valide ?

Pourtant, y a pas besoin d’être super malin pour comprendre que cette société est en fraude.

Car sur le site de la CNIL il est écrit:
La CNIL exige que les données bancaires soient cryptées par l’intermédiaire d’un algorithme de chiffrement dit “fort”. Cela signifie que les données bancaires sont rendues incompréhensibles sauf pour l’éditeur du site internet.

https://www.cnil.fr/fr/un-site-marchand-peut-il-conserver-mes-donnees-bancaires

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