Wi-Fi public : les autorités australiennes ont désormais accès aux données des utilisateurs

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 29 mai 2019 à 15h40
McDonald
Les sociétés comme McDonald's sont contraintes de fournir des informations liées aux utilisateurs aux autorités australiennes (Crédits : Shutterstock.com)

Au pays des Antipodes, les autorités disposent désormais de pouvoirs leur permettant d'obtenir de tout un tas de sociétés, comme McDonald's, des informations sur leurs utilisateurs.

En Australie, de récents ajustements législatifs sont intervenus, et il semble que ces derniers ne soient pas en la faveur du respect des données personnelles des citoyens. Le Guardian révèle ce mardi qu'au pays des kangourous, celles et ceux qui utilisent le WiFi des restaurants McDonald's, ou celui des centres commerciaux de la chaîne Westfield (qui appartient d'ailleurs à un groupe français depuis 2018) peuvent très bien être « espionnés » par la police, en vertu d'une nouvelle loi sur le cryptage.

La police peut obtenir des informations provenant des mobinautes ou internautes qui utilisent le WiFi public

Les autorités australiennes disposent en effet de nouveaux pouvoirs contraignants en la matière. Elles peuvent désormais réclamer aux grandes plateformes de réseaux sociaux, aux opérateurs de télécommunications, aux fabricants d'appareils électroniques, et à de nombreuses autres sociétés de leur fournir, sur demande, les informations rattachées aux utilisateurs du WiFi gratuit que ces sociétés fournissent - McDonald's et Westfield en tête.


Le moteur de recherche Google, la boutique Apple Store et les sociétés qui proposent des solutions de cloud aux utilisateurs sont aussi concernés. Il ressort, des informations obtenues par le média britannique, que « tout détaillant australien proposant une application mobile » peut être considéré comme une cible potentielle des autorités.

Le gouvernement a tenté de dissimuler la législation contraignante

Ces dispositions, prises en vertu de la loi sur l'accès et l'assistance aux télécommunications, n'étaient pas connues du grand public. Ce n'est qu'à la suite d'une demande d'accès à l'information que le ministère concerné a publié un compte rendu. Au-delà de l'intrusion du gouvernement australien, c'est sa volonté de dissimuler la nouvelle législation qui risque de faire scandale. Il faut reconnaître que la transparence étatique en prend un coup.

Utiliser les réseaux WiFi publics est généralement peu recommandé, mais ça l'est désormais encore moins en Australie. Outre la sécurisation minimale de ces réseaux et leur vulnérabilité face au piratage, ils sont désormais sous tutelle des forces de police locales. Et la réélection surprise du gouvernement Morrison fait que la loi devrait être maintenue. Les Australiens n'ont donc plus d'autres choix s'ils veulent limiter les risques au maximum : il leur faut s'équiper d'un VPN, grâce auquel ils garderont leurs données en ligne privées.

Source : The Guardian
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (7)
mathduvar

Et après on interdit Huawei soit disant pour se protéger de l’espionnage des données …

Zathuro

Qu’est-ce qu’y ferait pas pour nous sonder l’An…

mcbenny

Déjà que tous les domaines autraliens sont en fait des sous-domaines : domain.com.au, il y a des fois ils sont vraiment rétrogrades, très modernes, et complêtement années 60 en même temps.

kiwi5

les lobbies … what else

ariakas

Pas tant pour se protéger de l’espionnage des données que de qui y a accès et de quelles données l’on parle.

Les US récoltent aussi des données, la France aussi, l’australie donc aussi.
ça n’est pas une nouveauté !

Avocat75

La loi Big Brother ? Ce qui est surtout incroyable est que cela ait été adopté à l’insu des citoyens. Une telle situation ne me semblerait pas possible en France.

linkin440

Tout ça parce qu’il y a des gens malhonnêtes. C’est toujours mieux de passer par un VPN. Est-ce-que ce dernier est piratable ?

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles