Clubic vous propose un nouveau numéro de 90'' ou presque pour vous aider à tout comprendre de l'idée que se fait le gouvernement du traçage des données mobiles.
La France subit de plein fouet la crise du COVID-19 et réfléchit aux solutions qui permettraient, dans le futur, de contenir la propagation du ou d'un virus. Voilà pourquoi le gouvernement travaille au développement d'une application, StopCovid, qui utiliserait le traçage des données mobiles pour reconstruire l'historique des contacts d'une personne contaminée. Un lancement prochain est à prévoir, comme l'a confirmé Emmanuel Macron dans une allocution le lundi 13 avril. En 90 secondes ou presque, nous allons définir les cas d'usage du traçage des données mobiles, puis nous détaillerons ce que le gouvernement a en tête avec StopCovid, avec la participation, dans cette vidéo, du député et ex-secrétaire d'État chargé du Numérique Mounir Mahjoubi. Générique.
1. Le traçage des données mobiles : trois usages potentiels
Quand on parle de traçage des données mobiles, le premier usage peut être la cartographie des déplacements mobiles. Il s'agit alors de prendre des données agglomérées, qui sont anonymisées, à de grosses échelles donc. C'est par exemple la constatation que 11 à 12 % des résidents parisiens ont quitté la capitale après le confinement. Ces données-là « sont très utiles pour mobiliser les moyens de l'État où il faut et adapter les services sanitaires et sécuritaires », explique le député du 19e arrondissement de Paris.
Le deuxième usage, c'est le contact tracing, dont on entend parler depuis plusieurs jours dans les médias, et dont on reparle un peu plus loin dans cette chronique, qui permettrait d'identifier les sujets « contacts » et serait utilisé, comme nous le dit Mounir Mahjoubi « en stade 1 et en stade 2 de l'épidémie, pour retracer qui j'ai pu contaminer les 15 jours avant mon diagnostic ».
Le troisième usage, du coup, c'est le tracking, ou le bracelet électronique virtuel. Ce dernier, plus restrictif, permet de contrôler le confinement individuel. « Ici, on veut s'assurer, avec les données mobiles, qu'une personne n'a pas quitté son domicile, et pouvoir détecter si elle est sortie de chez elle ».
Coronavirus : comment les FAI Orange, SFR et Bouygues Telecom gèrent-ils la crise ? (90'' ou presque)
2. Comment fonctionnerait l'application StopCovid ?
StopCovid, c'est l'application mobile qu'envisage d'utiliser le gouvernement, qui ne sera d'ailleurs pas disponible avant quelques mois, autant le dire tout de suite. L'idée, c'est de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, pour qu'ensuite elles se fassent elles-mêmes tester, et ainsi faciliter la prise en charge rapide de ces malades potentiels.Il suffit que deux personnes se croisent pendant une certaine durée, à une distance rapprochée, et le mobile de l'un enregistre les références de l'autre dans son historique. Si un cas positif COVID-19 se déclare, celles et ceux qui auront été en contact avec la personne malade seront prévenus automatiquement.
3. StopCovid, un Big Brother à la française ?
Pas du tout, rassurez-vous. C'est une solution intermédiaire qui permet de suffisamment protéger les données et libertés individuelles, tout en aidant à sauver des vies. Sans oublier que le RGPD et son arsenal et la CNIL veillent au grain. C'est du contract tracing donc.En quelques mots, c'est une application qui fonctionne en Bluetooth, basée sur le volontariat, qui ne centralise aucune donnée, qui est sécurisée et qui ne demande aucune information personnelle, comme le détaille Mounir Mahjoubi. « L'application ne demande aucune information personnelle mais utilisera un ID, un chiffre d'identification qu'elle générera elle-même, ce qui fait que lorsqu'elle va dialoguer avec une autre application, elle ne saura jamais qui est qui » en précisant qu'elle a vocation à n'être que temporaire.