Tracking : l'application mobile StopCovid obtient l'accord de la CNIL, sous conditions

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 27 avril 2020 à 10h10


L'application de traçage numérique que le gouvernement veut mettre en place a reçu l'aval de l'autorité indépendante, qui s'est exprimée rapidement en raison de l'état d'urgence sanitaire provoqué par la crise de coronavirus, non sans réclamer quelques garanties supplémentaires, concernant notamment la sécurité du dispositif.

Saisie par le secrétaire d'État chargé du Numérique, Cédric O, la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) était invitée à livrer son avis concernant les modalités et conditions de mise en œuvre de l'application mobile StopCovid, au regard des différentes réglementations en vigueur, parmi lesquelles le Règlement général sur la protection des données (RGPD). L'autorité administration indépendante a publié, ce dimanche 26 avril, une délibération portant avis sur la question. Pour la CNIL, il est tout à fait possible de tolérer l'application, du moment qu'elle repose sur une démarche volontaire. mais l'autorité veille au grain et demande certaines garanties supplémentaires.


Pour la CNIL, StopCovid respecte le RGPD

StopCovid, encore en développement, est une application mobile fonctionnant via la technologie Bluetooth, qui basée sur le contact tracing (le suivi de contacts) et le volontariat, permettrait d'informer les personnes ayant été en contact avec un individu atteint du COVID-19 et avec lequel elles auraient été en contact rapproché et sur une certaine durée dans les quinze derniers jours avant son signalement. Sur le principe, l'anonymisation est garantie puisque les échanges entre smartphones se feraient via des ID temporaires et aucune donnée personnelle n'entrerait en jeu.

La CNIL est évidemment d'accord avec l'idée du volontariat. Elle précise par extension que le fait de ne pas installer l'application ne doit pas avoir de conséquence négative sur l'individu qui passerait outre, par exemple pour accéder aux tests ou aux soins.

Sur sa construction même, la Commission nationale informatique et libertés reconnaît que StopCovid respecte le concept de protection des données, notamment via l'utilisation d'ID (pseudonymes), qui préserve la confidentialité des personnes contaminées.


La commission invite les autorités à ne pas céder à la tentation du « solutionnisme technologique »

En collaboration avec l'Allemagne, la France et les chercheurs de l'INRIA (l'Institut national de recherche en sciences et technologiques du numérique), ont mis au point le protocole de suivi de l'application StopCovid, baptisé Robert. Selon la CNIL, le protocole confirme « que l'application traitera bien des données personnelles et sera soumise au RGPD ». Dans son avis, elle considère que l'application peut être déployée « si son utilité pour la gestion de la crise est suffisamment avérée et si certaines garanties sont apportées ». La commission invite les autorités à ne pas céder à la tentation technologique postérieurement à la crise. Parmi les garanties, on pense évidemment à la durée de conservation des pseudonymes et leur validité dans le temps.

Les membres de la CNIL notent également que l'efficacité d'une telle application n'est pas totalement assuré. Elle dépendra, par exemple, de sa disponibilité dans les boutiques d'application comme l'App Store ou Google Play Store, et de sa compatibilité avec un maximum de smartphones et autres équipements mobiles.

S'agissant de StopCovid, les députés auront une lourde journée, mardi 28 avril, à l'issue de laquelle ils devront trancher sur le futur de l'application. Dans le cas où le Parlement adopte le dispositif, la CNIL demande à être saisie à nouveau de façon à se prononcer sur les modalités définitives de mise en œuvre de ce dernier.

Source : CNIL
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Moogle12

Mais comment ils savent qu’un tel a choppé le virus ? Sur le volontariat aussi ? Car dans ce cas ça peut être la foire aux trolls et des stats totalement fausses.

AlexLex14

Théoriquement, si tu es atteint, tu le signales à l’application, qui ensuite enverra une notif’ à tous les ID que tu as pu croiser durant les deux dernières semaines…

Pipotron

J’en connais qui vont bien s’amuser ! :stuck_out_tongue:

Transparence

Lu y

Double félicitations :

  1. à mon organisme préféré qui vient de donner un avis circonstancié,
    Sur une application en cours de développement, potentiellement utile, à condition qu’elle soit implémentée à grande échelle tous les smartphones personnels serait idéalement un plus) puis utilisée par au moins 60% des utilisateurs pour que les objectifs poursuivis soient
    Atteints.

Remarques : Leur avis me semble toutefois prématuré car cela pose plusieurs
Interrogations et Problèmes importants :

  • Comment donner un avis précis sur un logiciel en version 0 (non finalisé, qui
    Vient d’être programmé en un temps ultra court; alors que toute application
    Sérieuse sur androïd ou Apple store nécessite des mois , voire une année de développement avant d’être lancée sur l’un des markets précités)?
  • Comment être absolument certains que, à l’issue de la « crise » les données
    Personnelles de chaque citoyen ayant téléchargé le logiciel, seront détruites totalement
    Des serveurs les ayant accueillies ?
  • Ou se situeront les serveurs (en France ?; dans quels locaux…); quelles autorisations seront-elles delivrées, les forces de l’ordre, les membres de ministères, l’elysée (les renseignements nationaux, Wayne not?); Les mêmes personnes habilitées pourront-elles, la « crise » passée, continuer à « tracer » les « contaminés » géographiquement ?
    Pourront-elles conserver les informations personnelles (même anonymisées) des
    Citoyens ayant téléchargé le programme, sur un support magnétique (clé usb, disque dur, cloud…)?
    Autant de questions auxquelles la commission qui vient de statuer, rapidement et dans l’urgence ne paraît actuellement pas répondre, à l’aune de ce qui précède (aucune garanties d’anonymat total, ni de destruction immédiate de toutes les données personnelles Ne pourront être raisonnablement être mises en exergue par les créateurs
    Du logiciel, au regard des délais de livraison extrêmement courts dudit programme

2)__Aux spécialistes, technocrates de notre merveilleux État qui
Pensent, à l’instar d’une « faible » partie de la communauté scientifique,
Qu’un petit logiciel (téléchargé selon eux par toutes les personnes
Impactées par la maladie) pourrait à elle seule résoudre la problématique
Sanitaire actuelle (prégnante dans tous les États confinant leur population de manière Stricte; à noter qu’il s’agit de la première fois que l’aliénation des libertés Des citoyens nationaux est réalisée depuis 180 ans, 1841 !! )?

Note de fin :
Ces décisions prises individuellement, sans stratégie d’ensemble
N’occultent-elles pas en fait plusieurs éléments fondamentaux :

  • La non préparation des États (ayant confiné) à une crise sanitaire (de « faible » létalité (en comparaison à la peste (plus de 25 millions de décès uniquement sur le sol européen) ou la grippe espagnole; atteignant en majorité (plus de 80% des décès sont et seront des personnes âgées de plus de 70 ans; ce qui également fut totalement différent pour des PANDÉMIES réelles, comme la peste notamment, touchant tous les européens, quelque soit leur âge)
  • Le très faible « stock stratégique » en terme de masques (surtout les FFP2 pour les soignants), de produits permettant les tests du virus à grande échelle (condition sine qua non, avec les réserves de masques, de la réussite à moyen terme d’enrayer le phénomène de propagation ; pour information l’Allemagne, Très pragmatique, vient de réaliser environ DEUX MILLIONS de tests, à raison de plus de 50000 tests journaliers), d’équipements de protection individuelle pour les personnels soignants (ainsi que les aides à domicile, pompiers, ambulanciers, forces de sécurité…)
  • Le faible niveau concernant le nombre de lits de réanimation dans ces pays (versus l’ Allemagne, avec près de 30 000 places en RÉANIMATION, en comparaison avec les 5000 à 10000 places en ITALIE, France, Espagne…)
  • Le « retard » pris initialement par les pouvoirs publics susviséspour prendre les premières décisions efficientes et adaptées pour enrayer De manière forte, tout en faisant participer les partenaires privés (plus de 3000 lits de réanimation étant inoccupés, dans le secteur privé en France (Depuis le 16 mars 2020), et auraient pu désengorger fortement les établissements hospitaliers publics !!)
  • en termes de gestion de crise, (bien que proches géographiquement, les autres ÉTATS européens ayant peu confiner leurs citoyens, l’ont fait de manière « intelligente » , en pensant à la fois au bien-être, à la sécurité de leurs populations respectives, et surtout aux répercussions économiques et sociales, inévitables, et gravissimes, en cas de prolongement de la « crise »), si la majeure partie des actifs ne faisaient plus fonctionner l’économie réelle), De nombreuses imperfections, d’erreurs d’appréciation, (de la part des « technocrates », « conseils scientifiques » (créés pour l’occasion ; alors qu’il existe un HAUT CONSEIL pour la SANTÉ PUBLIQUE , censé veillé sur les citoyens, et en capacité de « conseiller » de manière pertinente les illustres décideurs nationaux ), de décisions aléatoires (voire contradictoires) ont émaillé les actualités récentes des pays précités, impactés par la crise(les trois derniers mois au bas mot)

En conclusion, pour leurs citoyens, comment s’y retrouver dans toutes les prises de position institutionnelles incohérentes des dirigeants de ces états, dits démocratiques, qui se sont empressés de prendre des mesures administratives radicales dans leurs états respectifs,dès le feu vert donné par une commission d’une dizaine de « spécialistes » de l’OMS, organisation émanant de l’ONU, possédant un passé parfois peu glorieux…

Les citoyens ont ainsi de quoi être circonspects d’observer en Asie des mesures sanitaires efficaces, entreprises très récemment, avec succès par la CORÉE DU SUD (Singapour et Taïwan également ; les clés étant les tests généralisés des citoyens , le confinement immédiat des personnes contaminées (et non de tous , sans discernement), la mise à disposition progressive de masques A l’ensemble des habitants ; puis avec l’appui des technologies de « traçage » des citoyens , de logiciels « semblables » à celui « STOP COVID » (en appui signifiant uniquement pour circonscrire le phénomène plus rapidement, avec moins d’effets collatéraux, en terme de
Niveau de létalité pour les patients infectés, notamment)

En dernier point, nous sommes actuellement dans une période extrêmement
Sombre du début du 21 ème siècle, marqué par une réponse à une crise sanitaire importante , qui semble inadaptée , tant au niveau des mesures drastiques réalisées qu’aux répercussions immédiates sur nos sociétés européennes :

  • conséquences économiques très graves (chômage explosant , surtout dans tous les pays confinés de façon quasi extrême), avec de très nombreuses faillites de PME
  • conséquences sanitaires percutant de plein fouet la catégorie des personnes âgées de plus de 65 ans (essentiellement avec des poly pathologies)
  • conséquences sociales certaines (liées au confinement, avec une recrudescence de violences faites aux femmes et aux enfants; augmentation exponentielle des cas de dépression, voire dans certains cas de suicides directement liés à l’enfermement non désiré,…)
  • Conséquences à court et moyen terme pour les classes moyennes (pouvoir d’achat, réglement de l’addition sur chaque feuille d’impôt, afin de rembourser , avec intérêts, les prêts bancaires qui seront prochainement, avec l’aval de notre chère BCE, octroyés généreusement par les banques nationales aux ÉTATS, pour relancer leurs économies fortement impactées par ce fléau.

Une application , gérée dans la précipitation, peut-elle régler 30 à 40 années de « destruction » des structures de santés publiques ?

J’espère sincèrement me tromper et serait prêt à la tester sur mon téléphone, à condition que mes droits individuels soient intégralement respectés et que les programmeurs aient installé toutes les protections
Nécessaires pour que personne ne puisse, à mon insu, profiter de l’occasion
Pour « aspirer » des informations personnelles…

Affaire à suivre, donc, dans clubic, j’espère !!

mskiller

Quand je pense à tout ceux qui ont peur de cette application et qui passe leur journée sur Facebook à faire les test à la con du genre à qu’elle age on vas mourir, je suis ptdr …

toug19

Comme mskiller, je rigole des personnes qui vont adhérer à des théories du complot qu’ils auront par le biais de vidéos vu sur leurs applications favorites qui elles sont de vrais mouchards et qui gagne un paquet d’argent en vandant leurs informations.

pemmore

Ben comment savoir si on l’a, il n’y a pas de tests, faut passer par son médecin qui a tellement de travail que ça le fait chier de remplir une fournée de documents.
Doit t’on mettre : je suppose que?

kellog89

Tu te contredis, notamment par rapport au confinement. Selon toi, il aurait fallu le faire plus tôt mais pas aussi strict, si j’ai bien compris.
La situation et les décisions qu’elle appelle sont difficiles, ne peuvent pas contenter tout le monde, et ne résoudront pas tout les problèmes, sanitaires, sociaux, économiques…
Tu fais une synthèse assez critique mais que proposes tu, tant pour la crise actuelle qu’une autre dans le futur ?
Confinement intelligent, que veux tu dire?
Les tests en Allemagne ne font diminuer ni le nb de cas, ni le nb de morts, mais c’est vrai que la mortalité est faible.
A partir de ce Lundi, le port d’un masque est obligatoire mais impossible d’en trouver. J’en ai commandé à la pharmacie mais toujours rien.

adippe

Bon, je l’avoue, je n’ai pas eu le courage de lire l’intégralité de ton texte. Par contre j’ai une remarque sur le premier point que tu abordes. Fondamentalement, l’application de fait rien de bien compliqué, elle se contente de stocker et horodater des IDs entrés dans la porte du BT et d’envoyer le tout régulièrement sur des serveurs. Elle reçoit aussi des notifications en fonction des déclarations de maladie des utilisateurs. En gros, faut pas un an pour faire ca, des frameworks permettent de coder une telle app en moins d’un mois. des tests derrière, le temps de publication sur les stores, disons 2 mois au grand max pour le cycle complet d’une V1, surtout pour un truc aussi sensible d’utilité publique, y’a moyen de mettre pas mal de codeurs/testeurs dessus.

max_971

Moi j’aurais ajouté l’option dans l’application qui permettrait d’avoir accès à un tirage au sort chaque jour qui donnerait droit à un test PCR et sérologique.

On appâte le client en lui proposant un test PCR et sérologique à gagner chaque jour.

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