Même s'il n'est pas seul à avoir cet avis (Catherine Deneuve, Christophe Honoré, Victoria Abril, Chiara Mastroianni, Louis Garrel...), Jean-Luc Godard dévoile sa vision des droits d'auteurs : « Le droit d'auteur, vraiment c'est pas possible. Un auteur n'a aucun droit. Je n'ai aucun droit. Je n'ai que des devoirs. Je suis contre Hadopi, bien sûr. Il n'y a pas de propriété intellectuelle. Je suis contre l'héritage, par exemple. Que les enfants d'un artiste puissent bénéficier des droits de l'œuvre de leurs parents, pourquoi pas jusqu'à leur majorité... Mais après, je ne trouve pas ça évident que les enfants de Ravel touchent des droits sur le Boléro... ». Et paf.
Souvent à contre-courant, le réalisateur donne encore de la voix pour critiquer les positions favorables aux droits d'auteur. Il en dénonce d'ailleurs les abus : « Ce sentiment de propriété des œuvres est venu plus tard. Aujourd'hui, un type pose des éclairages sur la tour Eiffel, il a été payé pour ça, mais si on filme la tour Eiffel on doit encore lui payer quelque chose. »
A propos d'Internet, celui qui, pour d'obscures raisons à refusé de se rendre au festival de Cannes où pourtant son film « Socialisme » est projeté, donne son avis. Sur le droit à l'image, il estime que « D'ailleurs, des gens le font, mettent ça sur internet et en général c'est pas très bon... Mais je n'ai pas le sentiment qu'ils me prennent quelque chose ». Une position à l'encontre de celle du producteur allemand du film La Chute, Constantin films, qui estime que toute inspiration de scènes de son film est un abus d'utilisation...
En guise de scène finale, Jean-Luc Godard lance : « C'est par rapport au droit d'auteur. Tous les DVD commencent par un carton du FBI qui criminalise la copie ». Il est donc étonnant qu'un avis aussi original émanant d'un « créateur » n'ait pas été entendu par ceux qui ont mis en place le dispositif Hadopi.