Orange estime que son logiciel anti-Hadopi a été piraté

Olivier Robillart
Publié le 15 juin 2010 à 14h55
Face aux critiques concernant le logiciel de contrôle du téléchargement, Orange a tenu à répondre. L'opérateur telecom considère qu'il a été victime d'une intrusion informatique : « Nous avons été victimes ce dimanche d'une intrusion informatique ayant conduit à la publication d'adresses IP de quelques internautes ayant téléchargé le logiciel de contrôle du téléchargement proposé par Orange depuis le jeudi 10 juin 2010 ». Voilà pour la communication de « crise ».
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Bien que contacté par notre rédaction, la direction d'Orange n'a pas pu répondre à nos questions mais il semble d'après plusieurs sources que la diffusion des IP « ne résulte pas d'une diffusion de la part d'Orange, mais bien d'une intrusion informatique. L'opérateur se réserve le droit de donner suite à de tels agissements mais sans que cela soit systématique ».

Pourtant, le logiciel de « contrôle du téléchargement » proposé par Orange pour 2 euros par mois et coupant tout accès au P2P laissait passer quelques belles failles. Certains blogs expliquaient même avoir capturé les paquets envoyés par le logiciel vers Internet, sans la moindre difficulté, puisque ceux-ci transitaient en clair.

Outre le fait qu'Orange se soit engagé sur un terrain de type glissant, ce débat rappelle celui de la responsabilité des éditeurs sur leurs logiciels et leurs failles. Seule la loi Godfrain de 1978 estime que chaque éditeur se doit de « préserver la sécurité des données et, notamment, empêcher qu'elles soient déformées, endommagées, ou que des tiers non autorisés y aient accès ». Pour autant, rien ne les oblige en France à communiquer ces failles ou à s'excuser publiquement (à la différence des Etats-Unis).

Reste qu'Orange, échaudé par cette affaire, a décidé de retirer le libre-accès au logiciel de contrôle. Désormais, il faut souscrire à l'option puis attendre la réception d'un e-mail doté d'un lien. Une manière de passer plus inaperçu ?
Olivier Robillart
Par Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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