Vidéo en poche : un cinéma vend des films sur clé USB

Alexandre Laurent
Publié le 11 août 2010 à 12h58
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Réconcilier les internautes avec l'achat de films, sans pénaliser les salles obscures ? C'est à cette gageure que s'attaque le réseau Utopia avec la mise en place d'une opération découverte clé USB pour 5 euros.

Concrètement, comment ça marche ? L'acheteur se rend à la caisse d'un cinéma qui participe à l'opération avec un support de stockage quelconque de type clé USB. En échange de 5 euros, on y charge un film. Utopia promet au minimum une définition DVD, voire du 720p lorsque la source le permet, et un format ouvert - en l'occurrence, le conteneur Matroska (MKV), dépourvu de toute protection contre la copie. L'opération, expérimentée à Bordeaux en juillet, sera étendue à toutes les salles du réseau Utopia en septembre.

Une fois l'opération en place, tout le problème sera de convaincre les distributeurs de vendre leurs longs métrages par ce biais. Pour l'instant, un seul a accepté de jouer le jeu, mais Utopia espère bien en attirer d'autres - étant entendu que ces salles d'art et d'essai n'ambitionnent pas précisément de fédérer l'artillerie lourde hollywoodienne - et travaille pour cela au développement d'un outil de back-office open source permettant aux partenaires de suivre les chiffres de vente.

Autre argument : la transparence affichée quant aux sommes perçues. Utopia explique ainsi que les 5 euros demandés pour un film se répartissent comme suit : 3 euros pour l'ayant droit, 1,02 euro pour la salle et 0,98 euro de TVA.

Une solution « Hadopi-proof », selon ce réseau de cinémas indépendants qui ne mâche pas ses mots quant à la loi chargée d'orchestrer la lutte contre le téléchargement illégal. Selon ses propres termes, l'opération Vidéo en poche cherche donc à « apporter une réponse aux questions posées par notre époque sur les échanges culturels et la rémunération de la création, dans un contexte de ce que l'industrie culturelle a appelé la "guerre du copyright", de crispation autour du droit d'auteur qui tend à opposer les créateurs et leur public par la création de lois liberticides et inefficaces ». Autrement dit, innover plutôt que sévir...
Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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