Pour faire suite à notre précédent article, de nombreuses questions ont été posées concernant la méthode par laquelle l'Hadopi comptait proposer ces dépliants. Il faut dire que l'article R412-52 du code de la route interdit le fait de « distribuer ou faire distribuer des prospectus, tracts, écrits, images, photographies ou objets quelconques aux conducteurs ou occupants de véhicules circulant sur une voie ouverte à la circulation publique ». Sans quoi une contravention peut être dressée avec une amende de 135 euros.
Mais l'Hadopi a bien précisé qu'elle avait passé contrat avec la régie publicitaire des autoroutes de France. Cette société se charge de faire diffuser les informations d'annonceurs privés (Ikea, Citroën, EDF...) mais aussi de ministères (Développement durable, Santé) et d'aéroports... tout comme d'acteurs de la production artistique (Columbia, Buena Vista Home E, Europa Corp, Warner, Canal+...).
Comme confirmé par l'autorité elle-même, Hadopi a donc bien passé contrat avec cette régie pour la distribution pendant 2 week-ends et 3 péages en France. Même si on préfère rester discret du côté de la rue du Texel sur les lieux choisi, par une simple visite des tarifs pratiqués par la régie on peut facilement comprendre quel est le « Package » choisi par l'Hadopi.
Selon le document (.pdf, page 21) sur les tarifs 2010, Hadopi a donc pris l'option à 37 998 euros pour les péages de Lançon de Provence, de la Monnaie et de la Gravelle (Ouest). Ce « Pack » été-retours de vacances, vise à toucher nombre de français de retour de vacances avec 260 000 exemplaires (dans le cadre d'une distribution sur 6 jours, à raison de 8 heures par jour).
Comme on pouvait s'en douter, pas d'illégalité de la part d'Hadopi mais un budget de 37 998 euros. Outre cette somme rondelette, reste à savoir si ce dépliant participera à l'effet dissuasif anti-téléchargement illégal.
Crédits photo : illustir
Dépliant-Hadopi-20082010