Ce mercredi 17 novembre, à l'Elysée, le président de la République a prononcé un discours devant les députés UMP. Au sujet du numérique, il aurait expliqué vouloir « revoir pas mal de choses dans l'économie numérique. Ce n'est pas normal que des géants comme Google fassent des millions d'euros de bénéfice en France sans en payer les impôts, que ce n'est pas normal que l'Irlande récupère les taxes avec sa fiscalité avantageuse ». Ces propos étaient alors rapportés par le député Lionel Tardy (UMP) sur le site du NouvelObs.
Plus croustillant, le chef de l'Etat aurait alors évoqué, entre les lignes, la loi Hadopi. « Faire adopter la loi était nécessaire, mais il faut maintenant revoir un certain nombre de choses » aurait estimé Nicolas Sarkozy, selon le député Tardy. Ce dernier, qui avait ouvertement critiqué la loi parle alors clairement d'un mea culpa présidentiel et estime que la tête de l'Etat aurait « changé de position et souhaite passer à autre chose que le simplement répressif »...
Cette analyse des propos présidentiels est en tout cas largement critiquée par un autre membre de la Droite. La députée Muriel Marland-Militello (UMP) se dit « choquée par les propos trompeurs qu'a tenus Lionel Tardy. Le Président de la République, en aucune façon n'a remis en cause de près ou de loin la pertinence de la loi Hadopi. Un mea culpa n'est possible que s'il y a une faute. Et la mise en place de l'Hadopi voulue par le législateur est tout sauf une faute » explique-t-elle dans les colonnes de PcInpact.
Les divergences de vues sont donc très claires sur le sujet Hadopi entre membres de la Droite. Une dualité des positions qui a pour effet de troubler la visibilité et la compréhension du sujet. Pour rappel, nous rapportions en juillet les propos de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée. Sur Hadopi, il estimait : « J'en percevais déjà les faiblesses. Maintenant, j'ai évolué sur cette question mais il fallait protéger le droit d'auteur ». Une position étonnante...
Comme nous l'expliquions dans l'émission 56K, le bilan numérique du gouvernement pourrait (à la marge) être un critère de sélection du prochain président de la République en 2012...