Dans son rapport, la Hadopi s'attache à mieux appréhender la « visibilité de l'offre licite de biens culturels dématérialisés par rapport à l'offre illicite dans les moteurs de recherche ». Pour ce faire, elle indique avoir utilisé les deux moteurs les plus populaires (Google et Bing) pour ses recherches.
L'autorité annonce alors avoir développé un programme permettant de reproduire le comportement d'un utilisateur lorsqu'il souhaite accéder à un film. « Sur 19 semaines d'analyse, dont 4 de test, il a permis l'analyse pour 300 films pour chacun desquels il a réalisé 8 requêtes par moteur étudié. Deux millions de résultats de recherche et 50 000 sites correspondants ont été traités », précise-t-elle.
Des occurrences telles que le nom du film mais également « xxx streaming », « xxx voir » ou encore « xxx film complet » ont donc été testées entre le 28 novembre dernier et le 12 mars. Résultat, les sites proposant des films disposant du label « PUR » octroyé par la Hadopi n'arrivent que dans 3% des cas dans les 10 premiers résultats d'une recherche. Ce label tire un peu mieux son épingle du jeu et atteint les 9,09% de « réussite » sur le terme « nom du film + VoD ».
Pour ce qui est des résultats obtenus depuis les moteurs de recherche, la catégorie regroupant les contenus « apparemment illicites » arrive largement en tête, suivi des contenus dits éditoriaux (articles, blogs, revues, critiques...). Les films labélisés PUR, « apparemment licites » ou bien encore mis en ligne via des plateformes de type User Generated Content (comme YouTube par exemple) obtiennent des résultats plutôt faibles.
Ainsi, sur la requête « nom du film + streaming », l'illicite est seul en tête. « Dans la pratique, les sites qui se positionnent sur cette requête contenant streaming sont majoritairement illicites », concède le rapport. Les résultats sont quasi-identiques pour la recherche « nom du film + télécharger » ou même en ajoutant « torrent ».
Linkstorm estime donc logiquement que « l'offre licite de films dématérialisés souffre d'un déficit de visibilité parmi les 10 premières réponses renvoyées par les moteurs de recherche ». Il reconnait également que les offres légales devraient repositionner leurs services en utilisant des termes comme streaming afin d'être plus visibles et délaisser l'appellation « VoD » visiblement moins usitée par les internautes.