Le rôle de la Hadopi est de lutter contre le téléchargement illégal en France. Par le biais de la riposte graduée (envoi d'e-mails et de lettres recommandées), l'administration a vocation à sensibiliser, puis éventuellement transmettre à la justice, les dossiers des internautes pris dans ses filets.
Xavier Bertrand, député Républicain de l'Aisne, estime que l'activité de la Hadopi devrait être dédiée à une toute autre cause. Interrogé par Europe 1, le maire de St Quentin souhaite que le gouvernement « demande dès maintenant à Hadopi d'arrêter les fonctions traditionnelles sur le téléchargement illégal et qu'on mette tous ses moyens pour traquer les sites et mettre hors d'état de nuire tous ceux qui se servent de Google et des réseaux sociaux pour véhiculer le terrorisme ».
Son objectif est donc de faire de la Hadopi une entité capable de faire remonter aux autorités une série de sites Web faisant l'apologie du terrorisme. Ces portails pourraient ensuite être éventuellement bloqués. Une idée difficilement réalisable dans la mesure où la Hadopi opère dans un cadre défini par la loi, et ce, depuis sa création.
La Hadopi ne peut donc pas étendre de son propre chef sa capacité d'action. Quant au gouvernement, il devra passer par une nouvelle « loi Hadopi » s'il désire revoir en profondeur les attributions de cette entité. Un virage impossible à négocier dans le cadre de l'urgence.
Lutter contre « l'imam Google »
Xavier Bertrand juge que les moteurs de recherche ont également un rôle à jouer dans la lutte contre le terrorisme. L'élu s'en prend directement à Google. Il précise : « il y a l'imam Google. Un certain nombre de jeunes aujourd'hui, avant même d'aller dans les mosquées, c'est sur Internet qu'ils trouvent le moyen de se radicaliser. Il est temps que ces multinationales, Twitter, Facebook, parce qu'il n'y a pas que Google, présentes sur notre territoire, archi-milliardaires, qui ne payent pas d'impôts, qu'ils se sentent aussi mobilisés ».De son côté, le gouvernement a pris la décision cette semaine de renforcer son arsenal en matière de lutte contre les sites pouvant faire l'apologie du terrorisme. Dans le cadre du vote de la loi sur l'état d'urgence, les autorités (au cours des trois prochains mois) obtiendront le blocage immédiat de certains sites Web. Seule une décision administrative émanant du ministère de l'Intérieur pourra autoriser cette action.
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