L'Hadopi, censée lutter contre le piratage, se trouve désarmée face aux techniques employées par les utilisateurs pour obtenir du contenu illégal. L'autorité a dressé un état des lieux de la situation et réclame un élargissement de ses pouvoirs, pour sortir de son impuissance.
Fondée en 2009, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a pour objectif de protéger les ayants droit et de lutter contre le piratage. Elle a récemment dévoilé les résultats d'une étude réalisée par le cabinet de conseil EY, sur les nouveaux usages permettant d'accéder à une offre illégale en France.
De nouvelles techniques et de nouvelles cibles
Le constat établi par l'Hadopi est sans appel : depuis 2009, la situation a considérablement changé, tandis que l'autorité a peu évolué. Aujourd'hui, les utilisateurs ont recours à de « nouvelles » techniques telles que le streaming, le téléchargement direct, les VPN, etc. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le piratage n'a pas faibli : d'après l'Hadopi, 55 % des films et 50 % des séries consommés en ligne le sont de façon illégale.De plus, l'organisation est confrontée à une diversification du phénomène. Alors que le piratage se concentrait essentiellement sur la musique, le contenu vidéo ou les jeux, il concerne désormais également le sport. La nécessité de payer pour voir certaines compétitions sur des chaînes à péage telles que Canal+, beIN SPORTS ou RMC Sport, a ainsi conduit les utilisateurs à se tourner massivement vers le piratage.
L'Hadopi demande plus de pouvoir et de responsabilités
Par conséquent, l'Hadopi ne s'étant pas adaptée à ces nouveaux usages, elle se retrouve démunie. La loi n'autorise en effet l'institution à mettre en place une « riposte graduée » que lorsque le délit concerne du peer-to-peer. L'autorité a bien essayé de réagir en 2015 en élaborant une charte à destination des acteurs du web, pour empêcher les sites de téléchargement illégaux de promouvoir leurs contenus. Mais elle n'a pas été suivie par tout l'écosystème.L'Hadopi réclame donc un accroissement de ses compétences, dont le « pouvoir de caractérisation des sites » pirates. Elle espère ainsi disposer de nouvelles armes face à ces acteurs, pour les mettre hors d'état de nuire aux ayants droit.
Source : Hadopi.