En parallèle des conflits juridiques avec Oracle, Google doit désormais faire face à de nouvelles accusations émanant une fois de plus, du développeur Florian Mueller, spécialiste des droits de propriété intellectuelle.
Ce sont véritablement les pratiques du géant californien vis-à-vis de la licence GPL qui sont remises en cause. En effet, le développeur souhaitant exploiter le code source d'un logiciel protégé par cette licence se doit également de redistribuer son propre code source sous ces mêmes termes. Il s'agit du principe de copyleft, par opposition au copyright.
Florian Muller affirme alors : « Google a copié 2,5 méga-octets de code depuis plus de 700 en-têtes de kernel de Linux avec un logiciel qui efface automatiquement les annotations et d'autres éléments, et a l'audace de déclaré (en commentaire de chaque fichier) que le contenu récupéré ne constitue pas "une information pouvant être protégée par droits d'auteur" ». Autrement dit le contenu devrait donc être publié en sous GPL en copyleft.
L'expert estime alors que Google tente de créer la confusion en adoptant différentes licences : la GPL (pour le kernel de Linux) mais également des licences permissives (BSD, MIT) autorisant la modification d'un code source sans pour autant devoir redistribuer ce dernier ou encore des licences propriétaires.
D'autres spécialistes se sont précédemment intéressés à cette question et notamment le professeur Raymond Nimmer et l'avocat Edward Naughton. Tous s'accordent à penser que ces pratiques n'apporteront rien de bon pour la communauté du logiciel libre. En effet, si la justice donne raison à Google alors la société « a trouvé le moyen de séparer Linux de la communauté open source et de le privatiser », déclare M. Naughton. Si au contraire ces pratiques venaient à être condamnées, alors l'ensemble de l'écosystème serait menacé puisque certains composants utilisés par les développeurs (Angry Birds, Flash Player) devraient être publiés sous licence GPL. Autant dire que la publication de ces codes sources risquerait, dans certains cas, de compromettre le modèle économique.