Ericsson contre Samsung, nouveau feuilleton à rebondissements dans l'univers de la mobilité ? Attaqué par son concurrent suédois pour violation de brevets début décembre, le sud-coréen a confirmé aujourd'hui le dépôt d'une plainte pour des motifs similaires auprès de la commission américaine en charge du commerce extérieur (ITC). Il cherche à obtenir l'interdiction de plusieurs des produits Ericsson sur le sol américain, ainsi qu'une indemnisation pour utilisation indue de sa propriété intellectuelle. L'infraction concernerait sept de ses brevets, dont le détail n'a pas été communiqué.
Cette procédure fait suite à une première passe d'arme, initiée début décembre par Ericsson. Après dépôt d'une première plainte, le suédois a finalement demandé à l'ITC que plusieurs produits de Samsung - dont l'essentiel de la gamme Galaxy - soient interdits sur le sol américain, au motif que ceux-ci enfreignaient plusieurs de ses brevets, relatifs notamment à la gestion de la mémoire Flash.
Samsung n'aura donc pas mis longtemps à riposter. « Nous pensions qu'il était possible de négocier en toute loyauté avec Ericsson. Mais Ericsson s'est montré peu enclin à poursuivre ces négociations et a émis des revendications déraisonnables, qu'il cherche désormais à présenter devant la justice », a fait savoir un porte-parole de la firme sud-coréenne, cité par Reuters. Faute d'accord à l'amiable, Samsung cherche donc à intensifier la procédure.
L'affaire rappelle sans surprise l'imbroglio judiciaire qui a lié Apple et Samsung ces derniers mois, même si les enjeux se situent ici à niveau différent. Sorti de la co-entreprise qu'il menait avec Sony, Ericsson n'est en effet plus un concurrent direct de Samsung sur le marché grand public. Le suédois dispose toutefois d'un vaste arsenal de produits et de brevets relatifs aux infrastructures télécoms, terrain sur lequel Samsung ambitionnerait de monter petit à petit.
« Je suis sûr qu'à ce stade, personne dans l'industrie ne s'avancerait à sous-estimer la capacité de Samsung à devenir un acteur significatif, si ce n'est le numéro un, sur un nouveau segment couvrant l'ensemble du matériel dédié aux télécommunications. Ceci ajoute certainement une dimension stratégique au conflit Ericsson - Samsung », estime ainsi le blogueur américain Florian Mueller, spécialiste des questions de propriété intellectuelle.
Dans cette optique, l'actuel numéro un mondial du mobile serait amené à se colleter à d'autres grands noms du secteur tels que Nokia Siemens, Huawei, Alcatel et consorts. Nouvelles sagas judiciaires en vue ?