En misant collectivement 4,5 milliards de dollars en 2011, Apple, Microsoft, BlackBerry, Ericsson et EMC ont récupéré quelque 6000 brevets précédemment détenus par le spécialiste des infrastructures de télécommunication Nortel peu après avoir déclaré son état de faillite. Ces documents portaient sur des technologies de connexion sans fil, de réseaux optiques, de gestion de données, de communication vocale ou encore de semi-conducteur.
Ces sociétés se sont rassemblées en formant un nouveau groupe baptisé Rockstar Bico et au mois d'octobre dernier, celui-ci déposa une plainte à l'encontre de Google mais ciblant également ses principaux partenaires sur le marché d'Android, à savoir Asustek, HTC, Huawei, LG Electronics, Pantech, Samsung et ZTE. Google et son système AdWords sont en outre directement dans la ligne de mire puisque l'une de ces propriétés intellectuelles décrit un mécanisme permettant de retourner de la publicité à un internaute effectuant une recherche.
Google a décidé de répondre à cette attaque en déposant à son tour une plainte ; l'objectif est bien entendu de rassurer et de protéger ses partenaires. La société explique que les accusations formulées par le groupe Rockstar ne sont pas justifiées et ajoute que la plainte elle-même porte atteinte à l'image de son système mobile.
La firme californienne souligne alors que Rockstar ne met en oeuvre aucun de ses brevets. « Rockstar est composé de plusieurs ingénieurs localisés en Ontario au Canada, lesquels examinent les produits populaires des autres sociétés afin de déterminer ce que Rockstar peut exiger et en leur demandant d'acheter des droits de licence de brevets sous menace de poursuites judiciaires », affirme ainsi Google. Dans sa plainte Google explique que le PDG de Rockstar a publiquement annoncé que les sociétés Facebook et LinkedIn ont également enfreint ces brevets.
La plainte de Rockstar fut initialement présentée devant la cour du Texas, laquelle est connue pour la prise en charge de multiples affaires de violation de propriétés intellectuelles et sa clémence envers les plaignants. De son côté Google a choisi de déposer son dossier devant la cour de Californie en demandant de relocaliser l'affaire.