La bataille judiciaire sur les brevets s'annonce féroce entre Ericsson et ZTE. Alors que le premier a attaqué le second devant les tribunaux de trois pays vendredi dernier, l'autre vient d'annoncer qu'il allait répliquer en lançant des procédures d'invalidation des brevets d'Ericsson en Chine.
Vendredi dernier, Ericsson a décidé d'attaquer le Chinois ZTE devant les tribunaux d'Allemagne, d'Italie et du Royaume-Uni. En cause : plusieurs brevets liés aux technologies sur les téléphones mobiles, que fabriquent les deux rivaux. Les brevets portent sur l'utilisation des technologies de communications 2G et 3G sur les réseaux chinois. Les deux sont des géants : Ericsson est le premier fournisseur d'infrastructures de réseaux mobiles (en chiffre d'affaires) dans le monde, et ZTE est un poids lourd du marché chinois en cours d'internationalisation rapide. Le procès s'annonçait donc retentissant.
Ericsson demande des dommages et intérêts, et souhaite interdire la vente des produits ZTE en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni. « Nous combattrons chaque action qui vise à impliquer nos clients dans des batailles de brevets, » a immédiatement réagi ZTE. Rappelons que ce détenu à hauteur de 16,55% par l'Etat chinois, selon une précision apportée par les représentants médias de ZTE en France.
La réponse du Chinois n'a pas traîné : ZTE a annoncé hier dans un communiqué qu'il allait lancer des représailles contre Ericsson. En réponse à la procédure judiciaire intentée par le Suédois, il va demander l'invalidation des brevets d'Ericsson en Chine. ZTE rejette les accusations de son rival, et l'accuse d'avoir abandonné des négociations qui auraient eu lieu entre eux... Sauf que pour Ericsson, ces discussions auraient duré quatre ans, et n'auraient mené à rien.
Mise-à-jour : Ajout du chiffre exact de la participation de l'Etat chinois dans ZTE, qui ne contrôle donc pas l'entreprise, en majorité détenue par capitaux privée. Précision apportée par les représentants presse de ZTE en France.