Affaire Google / Oracle : les deux parties réfutent avoir payé des journalistes

Thomas Pontiroli
Publié le 20 août 2012 à 18h00
Dix jours après la fin du procès opposant Google à Oracle, le juge William Alsup avait soupçonné les deux sociétés d'avoir « influencé par des relations financières » certains journalistes ou blogueurs. Vendredi, ces dernières ont publié une déclaration niant toute tentative de corruption de ce genre.

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Google et Oracle avaient jusqu'au vendredi 17 août pour fournir au juge William Alsup une déclaration identifiant les journalistes, blogueurs et commentateurs qui ont exprimé une opinion sur la plainte déposée par Oracle contre Google pour violation de brevets, et qui auraient reçu de l'argent en contrepartie. Sans surprise, aucune révélation n'a été faite. Les deux sociétés nient en bloc.

Dix jours à peine après la fin du procès, qui a disculpé la firme de Mountain View de toute violation de propriété intellectuelle, le juge Alsup déclarait : « La Cour craint que les parties ou leurs avocats aient payé des auteurs, des journalistes, des commentateurs ou des blogueurs qui ont publié des commentaires sur le procès (...) et qui auraient pu influencer la décision. » De ce fait, le juge avait conclu que le procès n'était pas totalement terminé.

Peu de temps après, le site TechCrunch mettait en doute l'intégrité de Florian Mueller, blogueur prolixe au sujet de la propriété intellectuelle sur son blog FOSS Patents, et auteur de plusieurs articles relatifs au procès. Celui-ci avait même déclaré qu'Oracle l'avait payé en tant que consultant. Ce que la presse avait rapidement mis en relation avec la teneur pro-Oracle de ses articles.

Vendredi dernier, Oracle a bien confirmé avoir rémunéré Florian Mueller pour son rôle de « consultant sur la concurrence et les brevets » mais ajoute que le blogueur avait de toute façon rendu cela public, et qu'« il n'a pas été retenu pour écrire au sujet de l'affaire », rapporte le site Informationweek.com. Pour appuyer sa bonne foi, la société ajoute que « Mueller a souvent critiqué Oracle et il se tenait au premier plan pour s'opposer à l'acquisition de Sun Mycrosystem, ce qui a permis à Oracle de mettre la main sur le portefeuille de brevets Java ».

Oracle a tenté de contre-attaquer en évoquant des relations qualifiées de douteuses entre Google et plusieurs « influenceurs ». La société cite par exemple Jonathan Band, dont le livre Interfaces on trial 2.0 a été cité par Google pendant le procès. De son côté, la firme de Larry Page avoue qu'elle a déjà donné de l'argent à des universités, des organisations politiques ou des associations, mais qu'elle « n'a en revanche jamais payé ni auteur, ni blogueur, ni journaliste pour commenter cette affaire ».

Pour rappel, le procès opposait depuis août 2010 Oracle à Google dans un litige de propriété intellectuelle. Le premier accusait le second de violer plusieurs brevets et d'enfreindre des droits d'auteurs pour 37 interfaces de programmation Java au sein de sa machine virtuelle Dalvik utilisée dans les appareils mobiles Android. Le juge William Alsup avait décidé le 1er juin dernier que Google ne violait pas les brevets d'Oracle au sein d'Android, invoquant le Copyright Act.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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