Le cas de Hanvon, le plus gros fabricant chinois d'e-reader, vient de mettre en lumière les difficultés le développement de ce marché dans le pays. Hanvon est attaqué en justice pour violation du droit d'auteur sur les oeuvres Twenty-Four History et Draft History of the Qing Dinasty. Ces livres, qui font autorité sur l'histoire pré-communiste de la Chine, sont contestés par l'éditeur Zhonghua, qui a réclamé 136 000 dollars américains de dommages et intérêts.
Hanvon dit pourtant avoir acquis légalement les droits des deux oeuvres auprès de l'autorité en charge du droit d'auteur en Chine. L'affaire, même si elle est limitée en terme de montant des sommes en jeu, éclaire la situation du marché des livres électroniques en Chine. Il serait de plus en plus d'obtenir légitimement les droits de reproduction dans ce qui pourrait pourtant être le premier marché mondial pour les oeuvres numériques.
Selon les éditeurs de contenus, les e-books apportent pour l'instant un bénéfice trop réduit, et beaucoup sont réticents à publier leurs oeuvres au format numérique. Les plus gros éditeurs du pays souhaitent ne vendre que les droits des livres ayant plus de deux ans d'existence aux fabricants d'e-readers. Pour tenter de pallier ce blocage, Hanvon a investi 4,4 millions de dollars cette année pour obtenir du contenu pour son magasin en ligne. Le fabricant propose également un partage des bénéfices agressif : 20% pour lui et 80% pour les détenteurs des droits.
D'autres industriels souhaitent voir le gouvernement s'investir plus sur le sujet, quitte à légiférer, mais cela semble être improbable à court terme. En effet, Pékin est absorbé par les disputes sur les droits de diffusion des nouveaux médias en ligne, et tente de débarrasser l'industrie des sites de vidéo pirate. Plusieurs observateurs estiment que le gouvernement pourrait s'occuper du problème des livres numériques quand il aura plus d'expérience sur les droits des oeuvres digitales.