Il s'en est fallu de peu pour que Google bloque VLC et Ubuntu...

Thomas Pontiroli
Publié le 23 février 2015 à 15h38
En tâche de fond, des défenseurs du droit d'auteur scannent le Web, à l'affût de films ou d'albums piratés. Parfois, il arrive que leurs outils déraillent et attrapent dans leurs filets des espèces protégées.

C'est une demande bien maladroite. En voulant dénoncer des liens menant vers l'album In To The Wild - Vol.7 du label Aborigeno, Total Wipes s'est tourné vers Google, l'enjoignant à déréférencer 94 URL. Leur point commun : contenir le mot « download »... Un motif insuffisant pour supprimer l'accès à des pages proposant de télécharger des logiciels bel et bien légaux tels que VLC, Ubuntu, WhatsApp, AVG ou ceux de VMware.


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Rapberry Pi et Joomla ont aussi été pris dans le filet de Total Wipes - Crédit : Clubic.


« C'est la plus sidérante et la plus ridicule notification de DMCA (une loi américaine de 1998 visant à lutter contre les violations de droit d'auteur, ndlr.) », provoque le site d'actualités TorrentFreak, spécialisé dans BitTorrent et qui a mis le doigt sur cette demande, trouvée dans le rapport de transparence de Google.

Pourquoi une demande aussi improbable ?

Sur son site, Total Wipes Music Group explique éditer un système « anti-piratage complet capable de voir, automatiser et supprimer les contenus illégaux sur des sites d'hébergement, de torrents ou de streaming afin de trouver vos contenus 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 parmi 5 milliards de pages Web pirates ».

Se basant sur des informations fournies par les ayants droit, un script « créé soigneusement par nos soins » se charge de scanner les moteurs de recherche et autres réseaux sociaux pour débusquer le contenu litigieux.
Et dans ce processus, il n'est pas exclu qu'une erreur ne se glisse. TorrentFreak en est conscient. Pour lui, la publication de ce genre de rapport de transparence « n'a pas vraiment d'intérêt pour le grand public ».

Face à cette requête, que fait Google ?

Pour Total Wipes, ce probable bug algorithmique n'est pas une première. En août dernier, l'allemand s'était illustré en demandant le déréférencement du site de Walmart, le numéro un mondial de la distribution, ou de celui du géant du meuble Ikea. Cette-fois, il s'en prenait visiblement au mot « coffee ». Dans les deux cas, Google a rejeté la demande. Si d'autres abus se présentaient, il pourrait mettre fin au comique de répétition.

Sur les 33,8 millions de demandes d'URL à supprimer pour non-respect des droits d'auteurs depuis 2011, Google en a accepté 97%, dont une large part de façon automatisée. Avec des demandes erronées comme celles de Total Wipes, on se rend compte qu'un site légal peut vite se retrouver - temporairement - éjecté du moteur de recherche. Si cela devait arriver, Google leur adresse bien sûr un système de second examen.


Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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