Le streaming commence peut-être à montrer qu'il aide à soutenir l'industrie musicale, l'écosystème de la musique dématérialisée ne reste pas moins fragile. D'autant qu'un nombre important d'écoutes se font via des plateformes vidéo gratuites. Selon le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), deux morceaux sur trois « streamés » en France le sont sur YouTube. Problème : pour les ayants droit, le site ne partage pas assez.
L'américain ne contribue qu'à 10 % des 104 millions d'euros des revenus français du streaming en 2015.
Le Financial Times rapporte que le commissaire européen au Numérique, l'Estonien Andrus Ansip, a appelé la filiale de Google à relever le niveau de rétribution réservé aux ayants droit. En sous-payant les artistes, YouTube bénéficie selon lui d'un avantage compétitif sur ses concurrents comme le suédois Spotify ou le français Deezer.
YouTube rapporte 3 fois moins que Spotify
Alors que l'américain recense 1 milliard d'utilisateurs, il ne générerait que 600 millions de dollars par an pour l'industrie musicale, selon Andrus Ansip. À titre de comparaison, Spotify et ses 30 millions d'abonnés payants rapporteraient 1,6 milliard de dollars. Google affirme de son côté que la comparaison ne tient pas la route car la plateforme ne se limite pas à la musique. Et ajoute avoir déjà distribué 3 milliards de dollars aux ayants droit.Une écoute gratuite rapporte 54 fois moins à un artiste sur YouTube que sur Spotify - Crédit : YouTube.
« Seulement 20 % des gens sont traditionnellement prêts à payer pour de la musique », souligne Google, selon qui « YouTube aide les artistes et les labels à monétiser les 80 % restants, qui n'auraient reçu aucun revenu ».
Un argument qui n'empêchera pas Bruxelles de mener sa réforme européenne des droits d'auteur. Celle-ci doit inclure une mesure visant à aider les ayants droit à peser davantage dans les négociations face aux plateformes.
Il y a exactement un an, YouTube avait fait parler de lui en forçant la main aux artistes à rejoindre sa nouvelle offre payante. Le but était de remplir son catalogue afin de justifier que le consommateur veuille bien payer.
Car si la plateforme se félicite de proposer de la musique gratuite, ce modèle ne suffit pas à la rendre rentable.
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