Directive Copyright : Google ne compte pas rémunérer les médias français

Bastien Contreras
Publié le 26 septembre 2019 à 10h16
Google actualités

Alors que la France est sur le point d'appliquer les mesures liées à l'article 11 de la Directive Copyright, Google a d'ores et déjà affiché son opposition à la nouvelle réglementation. Pour ne pas avoir à payer les éditeurs de presse, le moteur de recherche cessera d'afficher les extraits d'articles et les photos dans ses résultats concernant l'actualité.

La Directive Copyright, ou directive européenne sur le droit d'auteur, a été adoptée le 26 mars dernier. Parmi les mesures controversées, l'article 11 crée un droit voisin du droit d'auteur, appliqué à la presse. Cette disposition impose notamment aux plateformes d'agrégation, telles que Google News, de négocier des accords commerciaux avec les médias, pour avoir le droit de publier des extraits de leurs articles.

La France a été la première à transposer cette nouvelle exigence, qui s'appliquera à compter de fin octobre. Mais Google n'est pas résolue à se laisser faire.

Plus d'aperçus dans Google News

Dans un billet de blog, Richard Gingras, vice-président de l'entreprise en charge des médias, a en effet manifesté son opposition. Le dirigeant a clairement indiqué que le groupe n'avait aucunement l'intention de rémunérer la presse.

Alors, pour se conformer à la loi, le moteur de recherche a trouvé la solution. Puisque seuls les extraits et les miniatures sont concernés, ils n'apparaîtront plus dans les pages de résultats. L'utilisateur ne verra ainsi que les titres et les URL des articles proposés. Et cela vaut pour tous les éditeurs de presse, sauf, bien sûr, ceux qui auront expressément donné leur accord à Google pour conserver l'affichage des aperçus. Sans possibilité de négocier une rémunération, bien entendu.

Ce nouveau traitement sera appliqué sur l'ensemble du moteur de recherche, News inclus, dès que la nouvelle mesure entrera en vigueur, donc a priori à la fin du mois d'octobre.

Google refuse la main tendue du gouvernement français

Ce bras de fer entamé par le géant américain n'a pas vraiment été du goût de Franck Riester, ministre de la Culture. Celui-ci a rencontré Richard Gingras ce matin, pour tenter de le convaincre du bien-fondé de la démarche. En vain : « La réponse qu'il m'a apportée, quelques minutes après, est une fin de non-recevoir. C'est inacceptable ».

Mais de son côté, Google n'entend pas se faire imposer sa façon de travailler avec les médias. Le groupe a notamment rappelé ce qu'il apportait à la presse en ligne, par exemple via son programme Google News Initiative, dans lequel il prévoit d'investir 300 millions de dollars.

Gingras conclut néanmoins son post par une note d'espoir : « C'est en travaillant main dans la main que nous pourrons avancer ». En attendant, la position de Google ressemble plutôt à un doigt d'honneur.

Source : Le Monde
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
tmtisfree

C’était prévu, c’est arrivé. Bravo Google !

bmustang

cette directive a du bon et profitera moins à google et plus aux éditeurs que maintenant. Les internautes ne voyant plus l’article complet cliqueront sur l’url et seront dirigés vers le vrai média qui pourra capter le visiteur et lui faire une offre ! C’est autre chose

petrus_pierre

vais payer le vrais média pour un article ou juste une infos de 5 lignes .

LeLapinou64

Moi j’aimerais bien avoir une option dans Google news qui permette de virer toutes les news issues des site qui nécessitent de payer pour lire le contenu… ces news ne servent à rien puisqu’on ne peut pas lire l’intégralité du contenu.

KlingonBrain

“La réponse qu’il m’a apportée, quelques minutes après, est une fin de non-recevoir. C’est inacceptable”

Dans un état de droit, une entreprise fait ce que la loi lui permet de faire. Le reste n’est que bavardage inutile.

Qu’un ministre français ne soit pas content n’est vraisemblablement qu’une donnée totalement insignifiante aux yeux des dirigeants américains d’une des multinationale les plus puissante de la planète.

C’est d’autant plus vrai que les traités de l’union Européenne ne nous laissent que peu de marge de manoeuvre pour empêcher leur conquête du marché.

On se demande combien de temps il faudra à nos élus pour sortir de leur monde de bisounours et comprendre ce qu’est une entreprise privée et en particulier une multinationale.

mcbenny

En attendant, si tous les éditeurs refusent de laisser publier leurs contenus, Google présentera des liens et les lecteurs iront sur les sites eux-mêmes (ce qui est le but de ces éditeurs).
Il suffit qu’une poignée accepte pour que eux aient leur miniature, extrait etc sans contrepartie, et donc capte l’audience (si tant est que le lecteur aillent vers les sites dont il a vu une miniature) pour que ceux qui ont refusé y perdent.
En gros, une chaîne a la résistance de son maillon le plus faible.

pacpac33

Je n’ai pas le temps de lire la presse tous les jours et les agrégateurs de news ont les bienvenus car ils me permettent d’avoir une vue d’ensemble, quitte à payer ensuite pour lire les articles vraiment intéressants. Si Google n’a plus le droit de présenter que le titre c’est bien dommage, car avoir un extrait me permet de faire un premier tri. Je ne pense pas perdre mon temps à aller sur chaque média pour voir le contenu. Perte de temps (que je n’ai pas). J’espère qu’une bonne part des médias concernés auront inintelligence de laisser publier des extraits d’articles gratuitement. A mon sens ceux qui refuseront perdrons une part de leur lectorat et donc à terme de leurs revenus. Et au fond Google leurs fait de la publicité gratuitement même si évidement ils en retirent un profit.

kroman

Google leur offre du trafic et en plus ils voudraient être payés :joy:

robert_b

Marrant comme ça ressemble fort à ce que fait le P2P, ou autre méthode de partage. Mais cette fois, c’est une multinationale qui gagne des millions la dessus et là tout le monde trouve ça normal…

Matrix-7000

Il est peut-être temps de se rendre compte du pouvoir que l’on a donner à ces sociétés étrangères et d’utiliser des systèmes alternatifs!
Duckduckgo et tout aussi efficace que Google, la bienveillance en plus!

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles