Malgré des protestations, la grande majorité des titres de presse français a déjà intégré les éléments de code nécessaires à une reprise gratuite de leurs articles par le moteur de recherche.
La position de Google concernant l'adoption du droit voisin a suscité la polémique ces dernières semaines. Le moteur de recherche, ne souhaitant pas rémunérer les éditeurs de presse pour la reprise d'une partie de leur contenu dans Google Actualités, a décidé de supprimer par défaut la vignette et les quelques lignes de présentation des articles.
Un droit voisin contourné par Google
Les médias peuvent toujours bénéficier de cette mise en valeur de leur contenu, mais sans contrepartie financière. Cette décision a été vue comme un chantage de la part de Google, qui sait très bien que les médias refusant de se plier à ses règles vont perdre une large partie de leur audience en ligne.Malgré les protestations jusqu'au plus haut niveau de l'Etat, Google n'entend pas faire machine arrière et on apprend aujourd'hui que les grands groupes de presse sont déjà prêts à être repris par le moteur de recherche à partir du 24 octobre, date d'entrée en vigueur de la loi sur le droit voisin.
Adoption de la loi sur le droit voisin : qu'est-ce que cela signifie pour la presse en ligne ?
Les éditeurs s'estiment pris en otage et dénoncent un chantage à l'audience
Selon nos confrères, qui ont analysé les 30 plus gros sites d'actualité français, 26 ont déjà intégré les nouvelles balises meta dans le code de leur site, qui autorisent Google à reprendre une petite partie de l'article et à la mettre en forme pour un affichage dans son agrégateur d'actualités.Les différents éditeurs ont hésité quelques jours avant d'opérer la mise à jour, mais ont finalement décidé de se plier aux conditions de Google pour ne pas impacter leur audience quotidienne. « Nous sommes tellement dépendants de Google que ce serait un suicide ! Quand bien même je déplore que la plateforme s'adonne à un tel chantage » explique Francis Gaunand, Président de Publihebdos qui édite le site actu.fr.
« C'est comme si Google nous mettait un flingue sur la tempe », renchérit un éditeur qui souhaite rester anonyme. La presse française veut néanmoins porter l'affaire devant la justice et réfléchit à une action à la fois en France et devant la juridiction européenne.