À en croire l'éditeur open source Red Hat, qui publie son premier État des lieux sur ce secteur en France, neuf entreprises sur dix ont déjà mis en place des solutions open source. Le sondage (.pdf), réalisé auprès de 322 responsables informatiques issus pour un quart du secteur public mais aussi de l'industrie, ne dit pas si la même proportion de ces sociétés a conservé ses solutions open source.
Mais il fournit quelques indicateurs sur le marché français.
D'après cette enquête, sur 304 répondants ayant mis en œuvre des solutions open source au sein de leur entreprise, près de 95% ont concerné des serveurs, contre un peu moins de la moitié pour les postes de travail. Rappelons que le marché des serveurs est toujours dominé par Microsoft, qui s'arroge selon IDC la moitié du gâteau, contre un peu plus d'un cinquième pour son concurrent Linux.
L'auteur de l'étude note que « si l'hébergement, la création de sites et l'administration des systèmes et des réseaux comptent parmi les domaines où l'open source est privilégié par les décideurs, la virtualisation (45%) et le développement d'applications d'entreprise (44%) sont les terrains sur lesquels les entreprises et les administrations vont entreprendre des projets dans les six prochains mois ».
Mais si Red Hat se félicite que l'open source gagne du terrain en entreprise, il veut alerter les décideurs - et potentiels clients - sur leur relatif manque de vision à long terme. Parmi les professionnels sondés, la moitié des responsables informatiques n'ont pas du tout mis en place de stratégie open source, et un peu moins d'un cinquième sont en train d'en élaborer une. Au total, 66% n'ont pas encore de stratégie.
Des dépenses stables pour deux entreprises sur trois
Ce taux pourrait ne pas être étonnant, certaines entreprises ne voulant tout simplement pas migrer vers l'open source. Or, 90% de ces entreprises ont bel et bien adopté de telles solutions. Si une large majorité (71%) reconnaît que le coût est l'un des principaux avantages de l'open source, des inquiétudes subsistent. Parmi lesquelles on trouve l'absence de roadmap, l'interopérabilité ou le manque de support.
Ainsi les dépenses ne décollent pas. En 2012, les deux tiers des décideurs IT interrogés ont affirmé que leurs dépenses en matière d'open source étaient stables. Près de la moitié des entreprises alloue seulement moins de 10% de ses dépenses logicielles à l'open source. Certains y voient des opportunités.
Michel Isnard, vice-président Europe du Sud de Red Hat anticipe une « croissance spectaculaire de l'open source » justement « car de nombreuses entreprises n'ont pas encore de stratégie ». Pour le second trimestre, le chiffre d'affaires de l'éditeur devrait en effet progresser, de 14%, à 360 millions de dollars.
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