Le CERN passe à l’open source face à la montée des prix de Microsoft

Victor Filliaudeau
Publié le 14 juin 2019 à 06h37
CERN
D-VISIONS / Shutterstock.com

Le prix des logiciels Microsoft s'est multiplié pour le CERN, qui a annoncé la fin progressive de sa collaboration avec l'entreprise américaine. Pour trouver une solution, le centre européen se tourne vers l'open source, avec le projet MAlt.

Le CERN, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est très connu pour son accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider). Plus grand accélérateur de particules au monde (pour l'instant en tout cas), le LHC avait notamment permis de vérifier l'existence du Boson de Higgs.

La difficulté que rencontre aujourd'hui le CERN n'est toutefois pas scientifique, mais financière : il a annoncé de pas être en mesure de continuer à utiliser les logiciels Microsoft, devenus trop chers à exploiter.

Quand les prix de Microsoft deviennent inaccessibles pour le CERN

Depuis plus de 20 ans, le centre européen bénéficiait en effet d'un tarif préférentiel, réservé aux établissements universitaires. Cependant, Microsoft a choisi de ne plus appliquer ce régime : le CERN devra payer comme une entreprise classique, selon un forfait basé sur le nombre d'utilisateurs.

Un régime « impossible à tenir sur le long terme » selon Emmanuel Ormancey, architecte de systèmes informatiques pour le centre de recherche nucléaire. En effet, le coût de ce forfait serait...10 fois plus élevé que l'ancien. La raison ? En plus de ses 2 500 employés, le laboratoire collabore avec plus de 10 000 personnes dans le monde entier !

La solution pourrait se trouver dans les logiciels open source. C'est la piste qu'explore le CERN depuis un an (date de fin du contrat précédent), avec le projet MAlt (Microsoft Alternatives), créé par le service informatique.

Passer à l'open source sous 10 ans

En passant partiellement voire intégralement à l'open source, le centre réduirait ainsi les risques que d'autres vendeurs de logiciels décident un jour d'augmenter leur prix. Dans son ensemble, MAlt vise à limiter la dépendance du CERN aux logiciels propriétaires, mais aussi à garder le contrôle des données du centre, à faire travailler chaque employé du CERN sur les mêmes outils, et à traiter en priorité les cas les plus courants.

Pour rendre ces objectifs réalisables, le centre basé en Suisse a négocié un accord avec Microsoft : le prix augmentera progressivement sur une période de 10 ans. Avec ce délai, le centre pourra ainsi avoir le temps de migrer, pas à pas, sur des solutions libres... et même de créer leurs propres logiciels, une piste explorée par plusieurs employés volontaires. Par ce biais, le CERN a déjà mis en place un logiciel pilote pour les mails, et va se séparer progressivement de Skype Business.

Ce phénomène pourrait par ailleurs prendre une plus grande ampleur, plusieurs autres centres de recherche affrontant les mêmes difficultés.

Sources : Neowin.netMiroir-mag  .
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Commentaires (10)
KlingonBrain

Excellente idée.
J’ajouterais que l’éducation nationale devrait suivre le même chemin. Cela éviterait de créer une dépendance à des produits propriétaires dès le plus jeune age.
Car une fois habitué à des produits, la migration demande des efforts.
Cela n’est toutefois pas impossible.
Il faut commencer par remplacer très progressivement les logiciels utilisés par des équivalents libres. Au départ, sans supprimer les logiciels propriétaires.
Une fois les gens habitués à travailler majoritairement avec du libre, on peut remplacer l’OS et tout se passera bien.

rexxie

Bravo!

megadub

Oui alors effectivement avec des employés volontaires qui font ça gracieusement ça peut surement se faire avec de la sueur et des larmes. Après, je crois que beaucoup sous-estime le coût du développement et de la maintenance applicative. Si on peut surement se passer de Windows pour les mails, la messagerie, le traitement de texte, etc. Ca me parait beaucoup plus hypothétique pour des logiciels plus spécifique genre base de données ou GED.

MAD5D

Travaillant dans l’éducation nationale… C’est très très dur de ce passer des logiciel propriétaire. Les adolescents ont déjà leur habitude sur Word, tu peux leur faire l’intégralité du cours sur libre office sur les diapo, 50% d’entre eux utilise PowerPoint le jour de l’exercice de présentation.

Matrix-7000

L’argument du développement des logiciels est toujours mis en avant lorsque l’on parle de quitter Microsoft. Des organisations comme la Nasa, et l’ESA sont eux aussi sur des système Unix et Linux. Ils ont développé ou fait développer des applications pour leur secteur d’activité et ils sont maintenant pleinement indépendant des Géant de l’informatique.
De nombreuse universités utilisent l’open source (Linux, Raspberry, etc…) pour mener à bien leurs recherches.
Les “Landers” Allemands, sont eux aussi passés sur une version personnalisée de Ubuntu pour toutes les stations de travail. Oui, cela demande un gros effort au départ, comme tous les grands projets. Je suis moi-même un pur “produit” Microsoft, élevé avec Dos et Windows 3.11/95/98/NT (J’ai une quinzaine de certifications Microsoft) et après avoir fait l’effort de me plongé dans Mac OS et Linux je me suis très vite rendu compte qu’il était tout à fait possible d’utiliser, de manière professionnel, les logiciels Open Source. Et quad je parle de Open Source, je ne parle pas uniquement des logiciels gratuits mais bien des Suse, des Red hat et Ubuntu qui est payant lorsque vous voulez du support et une gestion centralisée des stations de travail.
Tout cela repose avant tout sur une question de volonté et de compétences. Mais en Europe, nous n’avons pas encore compris que pour avoir des gens compétant, il faut les payer décemment. Ce que les Américains ont compris depuis très longtemps et c’est pour cela qu’il y a depuis des années, une fuite des cerveaux vers les USA.

melcky

Une histoire d’argent en somme… rien a voir avec la qualité des softs ou le fait qu’ils soient (ou non) open source

Elrix

Libre Office… Au secours !

jason56

Les grandes bases de données de l’Internet ne tournent pas sous Windows, à commencer par celles de Google…C’est du Maria DB et autres forks sous Linux…Et je n’ai jamais vu une db de site Web tourner sous Windows. Pas que c’est impossible, juste que cela ne viendrait à l’idée de personnes.
Où c’est difficile de virer Windows, c’est justement sur le poste de travail…

Yorgmald

Après il est de notoriete de cracher sur MS.

madforger

Si Microsoft n’avait pas sorti un OS de chiotte comme 10 et s’entêter à le maintenir ils aurait surement vendu plus, et peut être que les prix auraient baissé.
Mais bon il veulent du libre bonne chance à eux je n’ai jamais vu un monde plus absurde, plus égoïste, plus confidentiel, plus obscurantiste que celui de linux.
bonne chance à eux s’il n’ont pas un informaticien dédié “à domicile” lors de bug, qui contrairement aux idées reçues sont très nombreux sous linux qui n’est qu’un OS pour réseau et absolument un OS généraliste.
la censure automatique de clubic est une vraie chiotte…

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