Le prix des logiciels Microsoft s'est multiplié pour le CERN, qui a annoncé la fin progressive de sa collaboration avec l'entreprise américaine. Pour trouver une solution, le centre européen se tourne vers l'open source, avec le projet MAlt.
Le CERN, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est très connu pour son accélérateur de particules LHC (Large Hadron Collider). Plus grand accélérateur de particules au monde (pour l'instant en tout cas), le LHC avait notamment permis de vérifier l'existence du Boson de Higgs.
La difficulté que rencontre aujourd'hui le CERN n'est toutefois pas scientifique, mais financière : il a annoncé de pas être en mesure de continuer à utiliser les logiciels Microsoft, devenus trop chers à exploiter.
Quand les prix de Microsoft deviennent inaccessibles pour le CERN
Depuis plus de 20 ans, le centre européen bénéficiait en effet d'un tarif préférentiel, réservé aux établissements universitaires. Cependant, Microsoft a choisi de ne plus appliquer ce régime : le CERN devra payer comme une entreprise classique, selon un forfait basé sur le nombre d'utilisateurs.Un régime « impossible à tenir sur le long terme » selon Emmanuel Ormancey, architecte de systèmes informatiques pour le centre de recherche nucléaire. En effet, le coût de ce forfait serait...10 fois plus élevé que l'ancien. La raison ? En plus de ses 2 500 employés, le laboratoire collabore avec plus de 10 000 personnes dans le monde entier !
La solution pourrait se trouver dans les logiciels open source. C'est la piste qu'explore le CERN depuis un an (date de fin du contrat précédent), avec le projet MAlt (Microsoft Alternatives), créé par le service informatique.
Passer à l'open source sous 10 ans
En passant partiellement voire intégralement à l'open source, le centre réduirait ainsi les risques que d'autres vendeurs de logiciels décident un jour d'augmenter leur prix. Dans son ensemble, MAlt vise à limiter la dépendance du CERN aux logiciels propriétaires, mais aussi à garder le contrôle des données du centre, à faire travailler chaque employé du CERN sur les mêmes outils, et à traiter en priorité les cas les plus courants.Pour rendre ces objectifs réalisables, le centre basé en Suisse a négocié un accord avec Microsoft : le prix augmentera progressivement sur une période de 10 ans. Avec ce délai, le centre pourra ainsi avoir le temps de migrer, pas à pas, sur des solutions libres... et même de créer leurs propres logiciels, une piste explorée par plusieurs employés volontaires. Par ce biais, le CERN a déjà mis en place un logiciel pilote pour les mails, et va se séparer progressivement de Skype Business.
Ce phénomène pourrait par ailleurs prendre une plus grande ampleur, plusieurs autres centres de recherche affrontant les mêmes difficultés.
Sources : Neowin.net, Miroir-mag .