A l'appui de son rapport financier pour 2010, la maison britannique EMI évoque l'influence d'iTunes qui aura pour conséquence d'entraîner une « dépendance substantielle envers un nombre restreint de magasins de musique en ligne, en particulier l'iTunes Store ». Ces mêmes vendeurs seraient alors tentés d'avoir une « influence significative sur la structure des tarifs ».
Entre les lignes, cette sortie est une attaque (tardive) en règle contre Apple et son système de vente de musique en ligne. Certains Majors voient ainsi une partie de leur pouvoir être détourné par les vendeurs en ligne, notamment sur la fixation des prix. Un héritage de la mutation du secteur de la vente de musique à laquelle les Majors du disque tentent encore de se confronter.
Reste que les critiques sur la manne financière créée par iTunes ne sont pas nouvelles. En avril dernier, c'est le Sénat français qui cherchait à comprendre pourquoi certaines grandes sociétés de commerce en ligne passent entre les mailles du système de taxation française. Dans le viseur, des géants comme ebay, Apple et autres Amazon étaient accusés de ne pas payer la TVA française alors qu'ils réalisent des ventes sur le territoire.
Par exemple, une société comme Apple a fait le choix d'implanter son activité européenne au Luxembourg au motif que la TVA est à 15% (et non à 19,6%). La marque à la pomme économiserait ainsi 4 millions d'euros par an... et ne déclare presqu'aucun revenu en France.
Deux sources de revenus qui échappent à l'Etat et aux Majors mais qui sont également révélateurs d'un certain manque d'anticipation du marché de leur part...