Comme Wawa-Mania, lui aussi objet d'une procédure judiciaire, Liberty Land faisait partie de ses sites qui référencent des liens permettant d'accéder à des contenus de type films, séries, disques, jeux ou logiciels sur des plateformes de stockage telles que Megauplod ou Rapidshare. « Faisait », puisque le site est désormais inaccessible, fermé suite à la mise en examen mardi dernier de trois de ses administrateurs. Inculpés pour « contrefaçon en bande organisée », ils ont été remis en liberté mais risquent jusqu'à cinq ans de prison et 500 000 euros d'amende.
Cette arrestation fait suite à la plainte déposée en mai 2010 par la Sacem et l'Alpa (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle). La Sacem aurait notamment aiguillé les recherches en transférant à la gendarmerie l'identité d'un des contributeurs du site. « De fil en aiguille, la cellule de lutte contre la cybercriminalité a réussi à remonter jusqu'aux administrateurs mais les recherches ont été difficiles car le site était hébergé au Canada et un nombre important de barrières avait été mis en place pour préserver leur anonymat », a expliqué à l'AFP le commandant de gendarmerie Jean-Philippe Vidal.
Liberty Land, qui revendiquait quelque 800 000 membres, figurait selon lui parmi les deux cents sites les plus visités en France. Financé par la publicité, le site aurait permis de dégager quelque 200 000 euros de recettes. « L'argent était placé sur des comptes off-shore, sur une île basée dans le Pacifique », indique un agent de la Sacem cité par Zataz.com, selon qui deux utilisateurs du site, un « encodeur » et un « uploader » auraient également été entendus par la justice.
Les internautes adeptes de Liberty Land doivent-ils s'inquiéter ? « Il y a une plainte déposée. Point stop. Je ne peux pas vous dire plus : nous avons donné l'information à un magistrat, lequel prendra les dispositions qu'il estime adéquates », répond la Sacem, interrogée cette fois par PCInpact.
Après Wawa-Mania, c'est donc un autre des grands pourvoyeurs de contenus sur le mode du direct download qui se voit inquiété par la justice. Parmi les adeptes du téléchargement illégal, d'aucuns restent toutefois convaincus que ces actions coups de poing n'auront guère de conséquence à long terme sur le phénomène. « Un de perdu, dix de retrouvés », ironisaient dimanche les membres d'un site similaire.