La chaîne de télévision locale 3News a diffusé cette semaine un long sujet illustré à l'aide d'images tournées par les forces d'intervention spéciales qui ont conduit l'arrestation de Kim Dotcom, le fondateur de Megaupload, le 20 janvier dernier. Émaillée d'interventions d'experts, d'agents de police et d'un témoignage enregistré lors d'une audience du principal suspect, la vidéo, révèle la mise en oeuvre de moyens importants... trop peut-être pour un homme dont l'arrestation, de l'aveu même des autorités concernées, ne représentait qu'un faible niveau de menace ?
A 6h47 le 20 janvier, un premier hélicoptère du Special Tactics Group (STG) survole la maison de Dotcom, alors qu'arrivent à la grille les deux premières voitures de police. Les agents qu'elles contiennent ne portent pas de tenues d'assaut, mais sont tout de même équipés d'armes semi-automatiques, et accompagnés de chiens. Suivront un autre hélicoptère, puis deux autres vans, pendant que les policiers investissent la maison. À l'intérieur, Dotcom raconte avoir été réveillé par les coups donnés sur la porte. Il déclenche alors l'alarme, et part se réfugier dans sa panic room, où finiront par le trouver, sans arme, les forces de police quelque 20 minutes plus tard.
Interrogés, les membres de l'opération reconnaissent un déploiement de forces important, justifié selon eux par la possibilité de rencontrer une résistance, mais aussi et surtout par la nécessité de mener l'arrestation rapidement, afin d'éviter que Dotcom n'aie le temps de détruire des preuves avant son interpellation. L'intéressé ne manquera pas de faire valoir à ce sujet qu'à l'heure de l'intervention, le FBI avait déjà saisi la plupart des actifs de Megaupload, dont ses serveurs.
Pour 3News se pose donc la question de comprendre pourquoi un tel déploiement de force. S'agissait-il d'impressionner le FBI, dont certains agents ont assisté à l'opération ? Ou tout simplement de participer à la médiatisation de l'affaire de l'année en matière de piratage ? Kim Dotcom, désormais très actif sur Twitter, ne se fait en tout cas pas prier pour relayer les articles qui évoquent le sujet.