Mega intègrera des fonctions de chiffrement avancées : les fichiers seront chiffrés dans le navigateur de l'utilisateur, via un algorithme avancé (AES). Le propriétaire du fichier sera le seul à posséder la clé pour le déchiffrer : il sera donc nécessaire d'utiliser une application pour y accéder depuis la machine sur laquelle il souhaitera le récupérer.
La logique de la démarche, c'est que le service lui-même ne disposant pas de la clé de chiffrement du fichier, il ne pourra pas connaître son contenu : qu'il soit légal ou illégal, impossible de le savoir. « Si les serveurs sont perdus, si le gouvernement arrive dans un datacenter et les récupèrent, si quelqu'un pirate un serveur, il ne pourra rien récupérer » résume Doctom. « Tout ce qui est téléchargé depuis le site reste verrouillé sans la clé de chiffrement. »
En protégeant les données de ses utilisateurs, Mega se protège également lui-même, puisqu'il ne peut pas savoir ce qui est stocké sur ses serveurs. L'utilisateur est le seul responsable de ce qu'il héberge sur le service.
The Pirate Cloud bis ?
Outre cette précaution de chiffrement, Mega, introduit une autre démarche, proche de celle récemment adoptée par The Pirate Bay : le stockage des fichiers sur des serveurs redondants situés dans deux pays différents. « Si l'un des pays décide de devenir juridiquement fou furieux en gelant tous les serveurs, par exemple - ce que nous n'envisageons pas puisque nous respectons entièrement les lois des pays qui hébergent ces serveurs - ou si une catastrophe naturelle se produit, il y aura encore un endroit où les données seront disponibles » résume Ortmann. « De cette manière, il sera impossible d'être soumis au même genre d'abus que ceux dont nous avons été victimes aux Etats-Unis. »
Même si Kim Dotcom et Mathias Ortmann sont confiants dans le potentiel de Mega, ils ne sont pas dupes quant aux projets de la justice américaine face à ce nouveau service. « Notre équipe juridique nous dit que le DoJ est suceptible de se déchaîner à nouveau » commente Ortmann. « Mais à mon avis, ils ne veulent pas d'une seconde débâcle » ajoute-il, faisant référence aux multiples rebondissements qui mettent le FBI en difficulté dans cette affaire.
Mega devrait ouvrir ses portes avant la fin de l'année 2012.