Dans le cadre de sa mission d'observation des usages des internautes, notamment en matière de téléchargement en ligne, la Hadopi publie un rapport portant sur trois plateformes de téléchargement direct. Pour ce faire, l'autorité a généré aléatoirement des liens « afin de constituer un échantillonnage uniforme et représentatif de ces plateformes ». Elle ajoute avoir ainsi été en mesure de collecter des métadonnées en janvier 2013 pour RapidGator, en mai 2013 pour SpeedyShare et entre février et mai 2013 pour 1Fichier. Pas moins de 1 200 fichiers ont ainsi été collectés.
En étudiant ces plateformes, l'autorité précise que les contenus vidéo sont de loin les plus représentés. Ces derniers vont même jusqu'à constituer plus de 60% des fichiers étudiés sur RapidGator et 1Fichier. Pour le reste, les types de contenus sont moins homogènes puisque l'audio représente 4% des contenus étudiés sur 1Fichier alors que ce taux atteint 21% chez RapidGator.
Le rapport précise à ce titre que « l'analyse de la proportion des contenus des trois plateformes montrent des différences nettes entre les finalités d'usage qui leur sont réservées (vidéo ou usages mixtes) ». Sur cette catégorie précise, chez SpeedyShare, l'ensemble des contenus sont représentés de manière homogène, séries, animes, et films représentent chacun environ 15% des fichiers analysés.
Sur RapidGator, on note toutefois une prédominance des films pornographiques qui constituent 44% du panel vidéo étudié sur la plateforme. Les séries arrivent en deuxième position avec 21%. Enfin pour 1Fichier, les parties de film (26%) sont les plus présents, suivent les épisodes de séries (24%) et les épisodes de séries d'animation (20%).
En conclusion, le rapport rappelle que les fichiers les plus consultés sur ces plateformes sont des vidéos. Ces dernières prennent davantage d'espace sur le disque dur. Pour la Hadopi, cette donnée est « destinée à ouvrir des pistes de réflexion. L'espace disque occupé par un fichier est lié à la fois à la bande passante nécessaire à son téléchargement, le cas échéant aux quotas fixés aux utilisateurs par les plateformes, et aux coûts de son hébergement ».
Cette donnée est intéressante à considérer même si d'autres plateformes comme Uptobox auraient pu également être scrutées par l'autorité. Enfin, l'autorité n'apporte pas clairement de distinction entre la consommation licite et illicite de contenus. Elle précise toutefois q'une autre étude est en cours portant sur les « stratégies d'accès, notamment illicites, employées par les internautes consommateurs de musique, films et séries TV, pour accéder à ces biens dématérialisés ».
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