En partenariat avec Médiamétrie, cette étude est basée sur un échantillon représentatif de la population des internautes français de 30 000 individus.
On y découvre une baisse dans la consommation illégale de contenus audiovisuels avec un recul de 8% de 2016 à 2017, passant de 13 millions de pirates à 12 millions.
Sur ordinateur, on pirate beaucoup plus que sur mobile ou tablette !
Sur les 47 millions d'internautes utilisant un ordinateur, 12 millions d'entre eux (soit 26%) sont identifiés comme consommant illégalement du contenu audiovisuel. Ce chiffre est stable par rapport aux années précédentes.Concernant les appareils nomades, si 36 millions de mobinautes existent, 2,9 millions (8%) y consommeraient du contenu piraté. Et si l'on dénombre 21 millions de "tablonautes", seuls 1,2 million (6%) sont consommateurs de contenu piratés.
Mais si ce pourcentage de consommateurs de contenus piratés est stable pour ceux qui utilisent un ordinateur, ce n'est pas le cas pour ceux qui passent par un appareil mobile. Sur smartphone, le piratage continue d'augmenter : entre 2016 et 2017, cette croissance était supérieure à 50%. Sur tablette, c'est l'effet inverse : la part de pirates diminue de 57% sur la même période.
Streaming, peer-to-peer, téléchargement direct... qui est le grand gagnant ?
Mais l'étude ne s'arrête pas là et se concentre aussi sur les façons de consommer illégalement du contenu, plus précisément sur le téléchargement direct, le téléchargement en peer-to-peer, le streaming et le streaming live.Et c'est le streaming qui sort grand gagnant : il s'agit donc du premier moyen de consommation de contenu piraté en 2017. C'est d'ailleurs la première fois que le streaming se retrouve en pole position !
Le peer-to-peer connait lui aussi un gros pic de croissance pouvant s'expliquer par les logiciels de streaming en peer-to-peer de plus en plus répandu, ainsi que par l'apparition des sites de torrent privés.
Si le téléchargement direct connait une perte de vitesse de quasiment 1 million d'internautes, celui-ci occupe cependant toujours la seconde place des protocoles les plus employés pour pirater du contenu audiovisuel.
Un manque à gagner évalué au minimum à 1,18 milliards d'euros
Le cabinet d'audit financier Ernst & Young rapporte que la consommation de contenus audiovisuels piratés génèrerait un manque à gagner pour l'industrie cinématographique et audiovisuelle française de 1,18 milliards d'euros, soit 10% de moins que l'année 2016.Le plus grand perdant du piratage serait même l'Etat, avec un manque à gagner de 408 millions d'euros en 2017.
Ce chiffre repose sur une approche ascendante partant de la vue du consommateur et de ses pratiques de consommation de contenus audiovisuels. L'objectif est de rapprocher la quantité de contenu audiovisuel piraté par un individu, sa volonté de passer à une offre légale si le contenu n'était pas accessible de manière légale, puis de valoriser le manque à gagner en appliquant le prix marché moyen des contenus téléchargés.
Cette estimation du manque à gagner global de l'industrie audiovisuelle française est ensuite déclinée en termes d'impacts sur le budget de toutes les parties touchées par le piratage audiovisuel.