Xavier Niel est l'investisseur le plus généreux depuis cinq ans

Thomas Pontiroli
Publié le 21 avril 2015 à 18h26
Loin du phénomène « dot com » des années 2000, les investisseurs ont repris goût aux start-up, surtout ceux qui à l'origine sont eux-mêmes des entrepreneurs à succès, tels que Xavier Niel et Fabrice Grinda.

Dans une étude portant sur les cinq dernières années, la plateforme de financement FundMe et l'association France Digitale dressent un état des lieux de l'investissement des business angels en France, sous la forme d'une liste des individus les plus actifs. Large premier avec 230 investissements, pour un total de 35 millions d'euros : Xavier Niel. Le patron d'Iliad pilote cette activité au sein de Kima Ventures, avec Jérémie Berrebi.


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Xavier Niel soutient des start-up à titre personnel, mais la plupart le sont par son fonds Kima Ventures - Crédit : Clubic.


Fondé en 2010, soit un an après la fourchette de l'étude, ce fonds a accéléré le rythme des investissements en décembre 2013 avec « Kima 15 ». Alors que les start-up ont parfois à attendre longtemps avant d'avoir une réponse d'un business angel, cette nouvelle formule promet un retour en quinze jours à peine. La somme investie, en revanche, est plafonnée à 150 000 dollars. Autre contrepartie : la société cède 15 % du capital.

Jérémie Berrebi, l'investisseur derrière Xavier Niel

« En tant qu'entrepreneurs nous-mêmes, nous connaissons l'importance de laisser les fondateurs se concentrer sur le développement de leur entreprise. C'est pourquoi nous avons créé Kima 15. Après avoir investi dans plus de 200 start-up ces dernières années, nous avons noté que la vitesse peut être cruciale pour le succès d'une entreprise », déclarait en 2013 Jérémie Berrebi, l'homme qui gère au quotidien l'activité de Kima Ventures.

En janvier 2015 pourtant, L'Opinion révélait que les deux partenaires auraient commencé à prendre leurs distances. La raison : Xavier Niel - très actif à titre personnel auprès des start-up avec le projet d'incubateur géant à la Halle Freyssinet, ou de façon plus indirecte avec l'Ecole 42 -, aurait décidé d'investir de plus en plus souvent en direct, sans passer par Kima (comme avec Capitaine Train), ce qui aurait irrité son associé. En fait, l'investisseur souhaite surtout dissocier son image du fonds, tout travaillant encore avec le milliardaire.

Fabrice Grinda, moins connu en France, mais très actif

Dans le classement des investisseurs les plus actifs en France depuis 2009, on retrouve Fabrice Grinda en deuxième position. Son point commun avec Jérémie Berrebi : il officie depuis l'étranger - les États-Unis pour le premier, Israël pour le second. Cet investisseur a investi dans 170 sociétés, et pas des moindres, puisque son portefeuille compte des start-up devenues grandes comme Airbnb, BlaBlaCar, et... Alibaba. Lors du salon E-commerce One to One de Monaco en mars, il affirmait prendre ses décisions d'investissement en une heure.

Le Français a constitué sa fortune grâce à plusieurs succès entrepreneuriaux. Aucland, créée en 1999, était l'une des principales places de marché d'Europe. Zingy, en 2000, avait atteint 200 millions de dollars en vendant des sonneries et des logos pour mobiles... OLX, enfin, a rassemblé entre 2006 et 2010 - quand il a été revendu à Naspers - 200 millions de visiteurs uniques par mois, qui venaient consulter des petites annonces.

Vers un désamour des business angels pour les start-up ?

Les autres business angels les plus actifs en France sont très loin derrière en nombre de sociétés soutenues. Marc Simoncini, le fondateur de Meetic, ferme le podium avec 12 millions d'euros dépensés dans 23 start-up, suivi de Pierre Kosciusko-Morizet, le fondateur de PriceMinister, avec 9 millions investis dans 18 sociétés. Ce que ne rappelle pas l'étude, c'est que l'année 2014 a vu un essoufflement du rythme de l'investissement.

Selon France Angels (4 300 business angels) et le fonds Isai, les débats autour de la loi Macron et les démêlés judiciaires d'Uber ont suscité un comportement attentiste chez les investisseurs. Alors qu'une reprise était attendue en 2015, les montants injectés en mars sont restés 23 % inférieurs à 2014. C'est un niveau de baisse comparable à celui observé au deuxième semestre 2014 (24 %). En cause, un climat « économique difficile ».


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Le propre du business angel est qu'il est un entrepreneur, avant d'être un investisseur - Source : France Digitale.


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