Pendant qu'une partie des Français bronze en vacances, une autre s'affaire devant un ordinateur, la souris dans une main et une tasse de café dans l'autre. Toute la journée, ils développent leur réseau social qui, ils l'espèrent, saura se tailler une petite place à côté des géants du secteur. La rédaction de Clubic a sélectionné 5 projets qu'elle vous présentera au cours de la semaine.
Quand Marc Cambounet a découvert le site de financement participatif My Major Company, réservé au domaine musical, il s'est exclamé : « Je veux ça pour les entreprises ! » C'est ainsi qu'est né Z'entreprendre, en mars 2012, après un an de développement. Il s'agit d'un réseau social de crowdfunding chargé de mettre en relation les porteurs de projet avec des investisseurs privés. Le tout, gratuitement. Le fondateur y tient.
Le concept est simple. L'entrepreneur en devenir s'inscrit sur la plate-forme et ajoute des amis qui constitueront son « réseau de confiance ». Puis il décrit son projet grâce à plusieurs onglets, selon la méthode IMPACT pour « Idée, Marché, Produits & Services, Approche Commerciale, Cash need et Timing ». Attention :
« Les business plans sont refusés », prévient Marc Cambounet, « ils sont indigestes et on ne les lit jamais ».
L'élaboration du document IMPACT est soumise aux discussions et conseils de la communauté, via un mur, « comme sur Facebook ». L'idée est débattue par le réseau qui s'y intéresse et qui s'apprête à le soutenir financièrement. Une fois finalisé, il est diffusé sur Z'entreprendre. Le porteur de projet peut même l'utiliser lorsqu'il se rend à sa banque pour solliciter un financement.
Le patron de Z'entreprendre remarque qu'il a vu plusieurs avocats d'affaires s'inscrire sur sa plate-forme. Ils dispensent ainsi gratuitement leurs conseils afin de maximiser les chances de voir aboutir les projets. Ensuite, « ils iront reprendre les clients quand leur entreprise aura vu le jour », analyse-t-il.
Vient ensuite la campagne de récolte de fonds. Sur ce point, une subtilité juridique est à rappeler. « En France, il est interdit de collecter une épargne publique pour monter une entreprise, alors il faut faire appel à l'épargne privée », explique l'entrepreneur. C'est justement ce que propose un service de crowdfunding comme Z'entreprendre, en permettant à l'entrepreneur de lever des fonds auprès d'un cercle de personnes qui lui, est bel et bien privé.
Si Z'entreprendre se présente comme un lieu où l'on vient trouver des financements, il précise qu'il ne faut pas le réduire à cette dimension unique. « Quand j'ai voulu Z'entreprendre, c'était avant tout pour rompre avec l'isolement de l'entrepreneur, et avant même la levée de fonds », confie-t-il.
À son compte lui-même depuis 1993, il dirige depuis 2004 la société Hob France, spécialisée dans le référencement naturel de sites Internet, et a également fait partie de groupes d'investisseurs. Il dit avoir rencontré beaucoup de personnes qui se lançaient dans l'entreprenariat avec souvent le même constat, « les proches leur disent qu'ils sont fous et qu'ils n'y arriveront jamais ».
« Les chefs d'entreprise sont des hommes et des femmes comme tout le monde et souvent, ils sont seuls. Avec Z'entreprendre, j'ai voulu leur donner un espace pour qu'ils puissent s'adosser à une communauté, et y trouver des conseils et du soutien », explique le fondateur.
Cette dimension sociale imprègne le projet. Car il n'est pas évident de vivre d'une entreprise en cours d'incubation, Z'entreprendre propose aux entrepreneurs de solliciter un soutien financier auprès de la communauté pour assurer le minimum vital.
Au bout de la chaîne, quand la société a vu le jour, chaque personne ayant investi des capitaux se retrouve « actionnaire physique ». Pour l'entrepreneur, ils seront même de véritables VRP. « Quand les gens ont apporté leur soutien financier au chanteur Grégoire sur My Major Company, ils ne parlaient plus que de ça autour d'eux », analyse-t-il. « Ils feront pareil pour les entreprises qu'ils aident, fiers d'avoir contribué à leur création », le fondateur de Z'entreprendre en est convaincu.
Depuis mars dernier, un millier d'inscrits anime la plate-forme, une centaine de projets ont été déposés dont les deux tiers sont réellement actifs. Un projet a vu le jour et six autres devraient se concrétiser prochainement.
Pour assurer sa survie, Z'entreprendre s'adosse à Hob France, la société qui a permis au site de crowdfunding de s'autofinancer et de fonctionner totalement gratuitement. « Cela a évité le parcours du combattant du financement » avoue son fondateur. « C'est d'ailleurs contre ça que je me bats », martèle-t-il.
Depuis plus d'un an, Z'entreprendre aura coûté un peu moins de 70 000 euros, de quoi payer les salaires du chef de projet et du développeur notamment. Aujourd'hui, Marc Cambounet démarche activement des banques « qui disent soutenir la création d'entreprises ».
Sans réponse pour l'instant, il ne désespère pas et continue sa recherche de partenariats dans le but de faire décoller son projet.
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