Pendant qu'une partie des Français bronze en vacances, une autre s'affaire devant un ordinateur, la souris dans une main et une tasse de café dans l'autre. Toute la journée, ils développent leur réseau social qui, ils l'espèrent, saura se tailler une petite place à côté des géants du secteur. La rédaction de Clubic a sélectionné 5 projets qu'elle vous présentera au cours de la semaine.
Partis du constat que la moitié des PME et TPE n'avaient pas de site Internet, et qu'il était impossible de faire du business sur les réseaux sociaux conventionnels, Fabrice Bonnet et Jean-Samuel Kriegk ont eu l'idée de monter un réseau social pour les personnes morales. Son nom : SmartPanda Network, lancé le 20 mars 2012.
Le service se présente comme « un couteau suisse pour les entreprises », leur offrant plusieurs outils du Web : intranet d'entreprise, stockage en ligne sécurisé, réseau social confidentiel, plate-forme de création de site Internet, annuaire professionnel avec mises en relations, génération de devis... En fait, SmartPanda est pensé pour le B2B : pour y accéder, un numéro de Siret est indispensable. « Cela garantit que tous nos membres sont vérifiés », explique le co-fondateur, Jean-Samuel Kriegk.
Cette garantie est le fruit d'un partenariat avec InfoGreffe. Le groupement d'intérêt économique qui regroupe tous les greffiers des tribunaux de Commerce répertorie toutes les sociétés, professions libérales, associations ou auto-entrepreneurs étant enregistrés au registre du commerce des sociétés. Les fondateurs de SmartPanda aiment à rappeler qu'ils n'ont mis que cinq minutes à convaincre InfoGreffe.
Ce partenariat est la pierre angulaire de SmartPanda. Le simple numéro de Siret à 14 chiffres nourrit la fiche d'informations légales de la société. « Si un chef d'entreprise veut créer son site Web grâce à notre outil, il n'aura pas besoin de saisir la mention légale ou ses coordonnées de contact. Tout se fait automatiquement grâce à InfoGreffe », décrit Jean-Samuel Kriegk.
Cette simplification des outils du Web pour les entreprises a été à la base du projet SmartPanda. Associé à Fabrice Bonnet dans la Web Agency Yota, Jean-Samuel Kriegk a fourni des systèmes de gestion de contenu (CMS) aux entreprises. Il a rapidement constaté que c'était trop compliqué pour elles, et que ces sociétés faisaient du coup l'impasse sur les mises à jour.
« Près de la moitié des PME et TPE n'ont pas de site Internet en France », remarque Jean-Samuel Kriegk. L'autre solution simple pour elles, outre le CMS, est dacheter une page vitrine. « Mais à 900 euros minimum, ça ampute sérieusement le budget d'une TPE », observe le co-fondateur de SmartPanda. « Il fallait vraiment proposer un service simple et peu onéreux, une plate-forme unique où l'on trouverait tout le nécessaire pour exister sur Internet », se dit alors Jean-Samuel Kriegk.
« Comment imaginer un réseau B2B ? », s'interrogent-ils. La réflexion dure un an. Soutenus notamment par Oséo à hauteur de 320 000 euros et par le Fonds européen de développement régional qui apporte 150 000 euros, les deux partenaires réussissent à lever au total 387 500 euros. Une dizaine de collaborateurs est ensuite mobilisée et le projet peut voir le jour.
Au cours de la phase de tests, Fabrice Bonnet et Jean-Samuel Kriegk éprouvent leur service auprès d'un panel hétéroclite d'une soixantaine de sociétés. Les deux associés avouent que « beaucoup de fonctionnalités proviennent de ces entreprises, issues du privé mais aussi du public ».
Pour donner son élan au projet et lui offrir une vraie base d'utilisateurs, ils ont démarché plusieurs fédérations d'entreprises, syndicats et ordres professionnels. « Nous avons obtenu un partenariat avec un expert-comptable qui va migrer ses 2 000 clients sur SmartPanda », se félicite Jean-Samuel Kriegk.
« Lorsqu'il envoie des documents physiques à ses clients, il en a pour 12 000 euros de frais annuels. En les dématérialisant sur SmartPanda, il pourra les acheminer à ses clients pour bien moins cher, et en toute sécurité », explique-t-il. Deux autres experts comptables devraient se joindre au réseau prochainement.
Basé sur un modèle économique freemium, SmartPanda offre un accès gratuit à ses fonctionnalités de base (réseau social, mise en relation, publication de messages et annuaire), et fait payer ses applications (stockage en ligne, création de site Web, et ajout de plus de trois collaborateurs par société enregistrée). Les prix de l'offre premium vont de 149 euros par an pour 5 collaborateurs et 5 Go d'espace de stockage à 399 euros pour 20 comptes collaborateurs et 20 Go.
Avec une base de près de 3 000 membres, SmartPanda a déjà atteint son objectif d'étape. « Nous devrions être rentables d'ici le début 2013 », prévoit Jean-Samuel Kriegk. D'ici là, une deuxième version du site verra le jour le 24 août, « bien plus ergonomique ». Elle s'accompagnera de nouvelles applications à la rentrée.
Pour évoquer son potentiel de développement, SmartPanda rappelle dans sa brochure que 92% des entreprises françaises sont des TPE et 7% sont des PME, que 60% d'entres elles n'ont toujours pas de site Internet et que près de 40% n'utilisent pas les réseaux sociaux. La société ajoute que la France dénombre 1 million d'auto-entrepreneurs. Autant de cibles donc que le réseau espère attirer.
Et pour qui se demande d'où vient cette histoire de panda, Fabrice Bonnet répond qu'il a voulu trancher avec les codes du B2B. « Autrefois, la Chine offrait un panda à chaque nouvelle relation commerciale, et puis panda, ça se dit dans toutes les langues », apprend-il. Cela tombe bien, le réseau SmartPanda compte se développer à l'international.
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