Parce que trop de restaurateurs peinent à se faire connaître sur Internet selon Xavier Zeitoun, fondateur de 1001 Menus, il a décidé de leur offrir une visibilité en ligne. « Jusqu'à présent, les restaurants doivent renseigner des fiches sur des dizaines d'annuaires et les tenir à jour », une tâche trop lourde pour être efficace selon l'entrepreneur, qu'il propose de simplifier avec un guichet unique, 1001 Menus.
Le modus operandi de ce service est le suivant : les restaurateurs s'inscrivent sur la plateforme pour y renseigner leur fiche comprenant menus, photos, horaires, services, etc. Le tout est ensuite automatiquement synchronisé sur les sites Web et mobile du restaurant, sa page Facebook et sur un réseau d'une vingtaine de sites partenaires dont PagesJaunes, Restopolitan ou encore Marmiton - ils représenteraient 80% de l'audience de ce type de portail.
Pour aller plus loin dans l'accompagnement aux restaurateurs, la start-up leur fournit un outil de création de site Web simplifié (optimisé pour les moteurs de recherche et la navigation mobile) et propose une version traduite en anglais. « Les visites de sites de restaurants se font sur mobile dans un cas sur cinq, il fallait que nous proposions un site adapté », explique Xavier Zeitoun, qui leur offre aussi une page Facebook.
Derrière, les restaurateurs ont la possibilité de mesurer un ensemble de statistiques afin de voir par exemple combien de fois leur fiche a été consultée, combien d'appels ils ont reçus (un numéro de téléphone traqué est proposé) ou encore combien de temps est-ce que les visiteurs restent sur leur site Internet. Le tout coûte 499 euros par an, et 100 euros supplémentaires pour l'option permettant d'effectuer des réservations en ligne.
Véritablement lancé au début de 2012, le service a séduit un millier de clients à ce jour, de quoi permettre à la société de dégager un chiffre d'affaires et même d'avoir atteint l'équilibre depuis peu - même si ça n'est pas l'objectif de la start-up qui préfère financier sa croissance en investissant et en recrutant. Pour l'y aider, la jeune pousse vient de réaliser sa seconde levée de fonds, de 1,35 million d'euros, auprès d'Elaia Partners.
Une reconnaissance qui ne serait sans doute pas arrivée sans une profonde remise en question de la société, ce qu'on appelle un pivot dans le milieu. « Au début je voulais rassembler tous les menus sur Internet », apprend le fondateur. C'était en 2010 et très vite, le jeune entrepreneur à peine sorti d'école de commerce se rend compte qu'il faut fausse piste. L'audience ne parvient pas à décoller et Xavier Zeitoun ferme le service.
Un an plus tard, 1001 Menus décide de s'orienter davantage sur le B2B. Entre temps, « le besoin identifié est resté le même et les restaurateurs avaient toujours besoin d'exister sur le Net », rappelle Xavier Zeitoun. Si la start-up a pris conscience tout seule de ce besoin de réorienter le tir, sa bonne exécution a été possible grâce à l'Accélérateur, une structure d'accompagnement des jeunes sociétés. Où 1001 Menus est accepté.
« Notre erreur a été de développer un produit, pendant plusieurs mois, sans avoir identifié les besoins du marché au préalable », confie Xavier Zeitoun. L'Accélérateur a remis l'entreprise sur les rails et lui a inculqué une bonne dose de méthode. « On a arrêté de travailler dans notre coin, chaque jour nous rencontrions des restaurateurs qui nous expliquaient leurs besoins et on adaptait notre vision en fonction », se souvient-il.
« Chaque jour, on avait un rythme de travail imposé en plus d'un regard extérieur qui nous challengeait sans cesse. Cela a fortement bénéficié à l'amélioration de 1001 Menus », considère l'entrepreneur. Après avoir validé chaque hypothèse, « la condition sine qua non pour argumenter face aux investisseurs avec beaucoup d'assurance », la société a pu se remettre en scène. Le modèle économique était cohérent.
Au sortir de sa phase d'accélération, la start-up a tôt fait de boucler un premier tour de table (300 000 euros), de quoi étoffer son équipe qui passe à 18 salariés. En une dizaine de mois, 1001 Menus quadruple le nombre de ses clients pour atteindre le millier actuel. Un joli coup de boost que la société veut répéter à l'étranger avec sa seconde levée. « Nous pourrions nous développer encore en France mais nous voulons accélérer. »
Xavier Zeitoun, dont l'idée de sa société lui a été inspirée par un équivalent américain, rencontré lors d'une année passée à New York, est convaincu que ce service peut intéresser d'autres marchés. « Il n'y a pas de concurrent en Europe alors avant d'atteindre la taille critique en France, nous voulons rapidement se lancer pour ne pas accumuler de retard », prévoit l'entrepreneur, qui ouvrira trois bureaux ces 18 prochains mois.
Âgé de 27 ans, il n'a pas accumulé d'autre expérience après son diplôme que celle de sa start-up. Malgré son jeune âge, il ne craint pas d'aller vite, et de prendre des risques. Après avoir balisé le terrain en France, il s'aventurera en Europe avec quelques repères devant le rassurer. Xavier Zeitoun se dit porté par le goût d'entreprendre, il n'a « jamais envisagé autre chose », cela lui trotte dans la tête depuis qu'il a 14 ans.