Les réseaux sociaux dédiés aux avis clients ont fleuri ces dernières années mais aucun n'a répondu de la bonne façon à la problématique du bouche à oreille sur Internet, c'est en tout cas ce que considère Nicolas Mendiharat, le fondateur de Recommend. Pour lui, parce que sa plateforme est un réseau social, elle ne doit pas se limiter à une verticale, comme la restauration ou le tourisme.
« Chaque jour les gens formulent entre dix et vingt recommandations, et ils s'expriment sur plusieurs domaines » fait valoir le fondateur quarantenaire, autant d'avis précieux et utiles pour les consommateurs d'une part, mais pour les sites e-commerce d'autre part, qu'il a voulu centraliser sur une plateforme.
L'autre originalité de Recommend, explique son concepteur, est de ne pas fonctionner sur le mode du crowdsourcing simple où tous les avis sont cumulés, une moyenne est établie et un nombre d'étoiles généré pour noter un produit ou un service. La start-up souligne avoir développé son algorithme maison, lequel sert à choisir les remarques les plus pertinentes, en fonction de ses amis mais aussi d'experts.
En effet, l'atout du service est de proposer essentiellement les avis de ses amis sous prétexte qu'ils sont des personnes à qui l'on peut faire confiance. Dans un deuxième temps, « parce que quand on lance ce type de solution, il faut du temps pour avoir du contenu », la société a fait appel à un outil externe capable de récupérer des avis d'experts de sites tiers. Le but est de nourrir la base d'informations pertinentes.
Entre les deux, Recommend propose à des volontaires de proposer leur expertise dans ses pages, ce qui peut être vu comme une alternative à un blog spécialisé, estime Nicolas Mendiharat. Dans tout ce petit monde, la plateforme permet de choisir bien sûr si l'on souhaite rester entre amis, ou partager ses avis.
« J'ai travaillé dans le tourisme, alors mon approche quand j'ai conçu Recommend a d'abord été touristique », confie le fondateur. Ce qu'il recherchait ? D'abord, bénéficier des informations les plus qualitatives possibles, celles de ses amis, selon lui. Ensuite, pas perdre de temps avec les innombrables avis sur Internet car « il y'en a beaucoup trop ». Et enfin, permettre aux membres d'effectuer des demandes à la communauté.
À terme, il s'agira de monétiser cette audience. Mais pour l'instant, le sujet est de gagner des membres. C'est dans ce sens que vont les choses sur un réseau social. Lancé le 15 novembre, Recommend est tout frais. Mais le site a déjà fait du chemin. Le projet est né début 2012 et a fini l'année en étant finaliste de LeWeb. De quoi entamer l'année 2013 sur une levée de fonds de 550 000 euros afin d'accélérer son développement.
Nicolas Mendiharat en est conscient, son expérience de serial entrepreneur a joué un rôle importante à ce moment - l'homme a commencé à entreprendre en 1994 et n'a plus jamais arrêté depuis. À l'origine de trois autres sociétés, toutes revendues, dont sa plus connue est Skihorizon, un e-marchand dédié au ski qui générait 70 millions de chiffre d'affaires annuel. Cette première levée a ainsi attiré 25 business angels, dont Patrick Jacquemin (Rue du Commerce), Vincent Karachira (Next Performance) ou encore Catherine Barba.
Après ce premier tour de financement, Recommend prépare déjà le deuxième. D'un montant supérieur, il pourrait être finalisé d'ici janvier 2014 mais l'heure est pour l'instant aux discussions. L'objectif va d'être de sortir une version Android de l'application et de traduire le service en une dizaine de langues afin de l'internationaliser - c'est l'un des objectifs les plus recherchés par les start-up voulant gagner en trafic.
Mais pour attirer de nouveaux utilisateurs, il faut faire connaître son service. Quand on lui demande comment il compte faire, Nicolas Mendiharat répond que la première chose est de proposer un service de qualité, simple à utiliser, et qui réponde à un réel besoin. Ensuite, il espère bénéficier de la viralité. Mais pour un site dont le but est de faire du bouche à oreille, il ne se fait pas trop d'inquiétude sur ce sujet.