Clubic Pro, partenaire du Prix Start-up Fnac, organisé avec Intel, vous propose de rencontrer Still Human, l'une des sociétés retenues par l'enseigne, et qui profitera de son programme d'accompagnement.
A l'époque d'Aristote, la distinction entre animaux et végétaux s'établissait autour de l'incapacité de ces derniers à traquer leur proie. Matthias Schmitt aime à raviver le souvenir des Anciens pour parler de sa première machine, à la consonance mythologique bien trempée. Car Gå.ia est un robot qui donne à la plante les capacités physiques de se déplacer pour l'aider à trouver soleil et eau, en totale indépendance.
Invalider le classement du vivant, pourquoi pas. Le fondateur de Still Human ne fait pas de secret de sa philosophie utopique : « Je suis un geek de culture et un transhumaniste de courant de pensée. Le designer interactif est un rêveur qui tentera de révolutionner le monde en employant divers moyens techniques, en constante écoute avec les sciences et l'industrie. »
A l'origine, Matthias Schmitt n'y croyait pas : « pour moi c'était impossible, hors de portée. » Pourtant en 2013, le designer industriel se remet à y croire : « Avec Robot Lab, il y a eu un véritable échange de compétences avec des ingénieurs mécaniques qui ont fait qu'on a pu avancer très vite sans beaucoup de financement. C'est vraiment ça "l'esprit start-up." »
Dans les « starting » des pépinières
Le premier robot de Still Human donnerait effectivement à la plante une sorte de comportement animal en étant doté de sens qui guident son comportement. Ses multiples capteurs (temps, lumière, humidité...) se saisissent d'abord d'une information sur l'environnement. Celle-là donne ensuite une valeur qui est traduite par un système d'exploitation, et la plante cyborg se met à réagir...Matthias Schmitt et Pierre-Louis Marquet
Victorieux du prix universitaire de l'UTC, Gå.ia serait déjà scruté de près par des grosses sociétés de jardinerie ou même d'entretien en entreprise. Evidemment, les plantes abandonnées des couloirs de bureau verraient sûrement d'un bon œil le petit coup de pouce du gentil robot.
Une étude d'industrialisation est en cours, et un modèle spécial entreprise devrait voir le jour, différent du modèle domestique bientôt présenté à Futur en Seine. Très attaché à l'indépendance intelligente de la plante, les concepteurs ont fait en sorte que le modèle domestique ne vous traîne pas constamment dans les pattes ou ne se casse pas la figure dans les escaliers, grâce à une programmation adaptée et adaptable (vous pouvez lui interdire certaines pièces comme la chambre à coucher...).
Stratégie commerciale
« On aimerait être les premiers à offrir des objets connectés en magasin, qui ne soient pas des drones ou des bracelets fitness » avoue Matthias Schmitt, qui s'intéresse de près au problème qu'ont ces nouveaux produits à s'intégrer dans la « distribution concrète » des rayons. Still Human compte bien déployer ses robots intelligents dans les pépinières ou les espaces multimedia et commerciaux, et ce dès le printemps 2017.Gå.ia et Biom
Le petit frère de Gå.ia, « Biom », devrait aussi voir le jour prochainement. Plus simple et moins ambitieux, ce robot ne se déplacera pas mais rendra visible, à l'aide de diodes colorées, les désidératas de la plante (eau, nourriture, soleil). Pour ce produit, la cible visée est plus familiale, et Still Human en conçoit même une utilisation pédagogique à destination des enfants, dans le but de leur apprendre à mieux comprendre le végétal, voire à développer une « empathie pour les plantes ».
Entre la communication homme-plante et l'autonomie du végétal, Still Human continue envers et contre tous de croire à une société plus humaine et plus robotique. Pour son mémoire de fin d'études, Matthias Schmitt a choisi le sujet suivant : « Pour que la société des robots coexiste avec la société humaine »...
Fiche d'identité - Still Human
- Nom du produit : Gå.ia, Biom (site officiel)
- Date de création : septembre 2015
- Fondateurs : Matthias Schmitt, Pierre-Louis Marquet
- Mise de départ : 20 000 euros
- Effectifs : 2 personnes à temps plein, 6 personnes à mi-temps
- Locaux : Val d'Oise
- Modèle économique : vente des produits
- Levée de fonds : n.c
- Concurrents : nc
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