Un collectif de femmes dirigeantes a publié un texte dénonçant les inégalités ayant cours dans le monde des start-up et des entreprises du numérique. Elles entendent ainsi interpeller les pouvoirs publics, afin de mettre en place des mesures favorisant la mixité.
Elles sont environ une vingtaine de signataires de la tribune publiée dans Les Echos, dirigeantes ou responsables d'investissement, représentant la minorité de femmes dans cet univers. Et leur constat est sans appel sur un écosystème qu'elles qualifient de « non-mixte et sexiste ».
Des inégalités dans les financements
La preuve la plus explicite des inégalités réside dans la difficulté d'accès aux capitaux pour les femmes. En effet, dans le monde, « les dirigeantes ne captent que 2,2 % des financements des fonds d'investissement ». Et ce chiffre atteint péniblement 2,6 % en France, sur les cinq dernières années, en considérant les neufs plus gros fonds d'investissement.D'après les auteures du texte, il s'agit non seulement d'un témoignage clair de discrimination, mais également d'une « erreur stratégique ». Car posséder une femme dans l'équipe dirigeante serait généralement synonyme de réussite, avec « des résultats plus élevés de 63 % que les entreprises n'ayant que des fondateurs ».
Imposer un pourcentage d'investissement dans les start-up dirigées par des femmes
En conséquence, le texte appelle les entrepreneurs, les financiers et les pouvoirs publics à réagir pour encourager « la mixité dans l'économie numérique ». Les femmes doivent pouvoir accéder aux plus hautes fonctions dans l'écosystème et les hommes accorder autant d'attention aux projets féminins qu'à leurs homologues masculins.Concrètement, les signataires demandent dans un premier temps que les fonds d'investissement français accordent 10 % de leurs montants investis dans des start-up fondées par des femmes. Avant de faciliter la création d'un fonds consacré au financement d'entreprises portées par des dirigeantes, à l'instar des structures américaines The Helm ou Female Founders Fund.
La tribune du collectif SISTA est signée notamment par Stéphane Pallez, PDG de FDJ, Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi et Mangopay, ou encore Nathalie Bella, coprésidente de La Redoute et Relais Colis. Des femmes dirigeantes qui espèrent pouvoir prochainement compter de nouvelles consœurs dans leurs rangs et ne plus avoir besoin de réclamer une égalité de traitement.